Vers la République française régénérée

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Accueil 10 avril 1925* A.L.P.J.C. 10 avril 1925*, défaite de la dynamique républicaine dont la France ne s'est pas encore relevée



LE 10 AVRIL 1925*, LA DÉFAITE DE LA DYNAMIQUE RÉPUBLICAINE DONT LA FRANCE NE S’EST PAS ENCORE RELEV
ÉE



CHAPITRE 1

LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 11 MAI 1924*

I - INTRODUCTION

Le 11 mai 1924 après le prétendu Jésus Christ, (A.L.P.J.C.), des élections législatives existèrent en France. À propos de l’histoire présentée ici, elles furent l’occasion de l’affrontement principal de deux groupes, l’un de la lignée républicaine, l’autre de la lignée antirépublicaine qui fut mené par les hauts prélats papistes. Pour mieux comprendre il faut connaitre un cadre idéologique dans lequel
tout cela exista et c’est lui qui est présenté en premier.


II - LE CADRE IDÉOLOGIQUE DE L’ASSAUT PAPISTE, RELATIF AU MOT RÉPUBLIQUE

L’affaire exista dans le cadre de la corruption du mot république faite par le pape Léon XIII le 16 février 1892 A.L.P.J.C.

Le mot république employé pour désigner un régime politique entra dans la vie publique française en septembre 1792 A.L.P.J.C., avec la signification : liberté et égalité en droits naturels et leurs conséquences. Ce n’est pas démontré ici mais ça l’est ailleurs. D’ailleurs, il suffit de regarder le compte-rendu de ce qui exista. La République française est donc d’abord un état mental dont les premiers éléments sont liberté et égalité. Les organes du pouvoir public sont variables comme l’histoire le montra : dictature (à ne pas confondre avec la tyrannie qui est au service d’intérêts particuliers à quelques-uns), système de représentation réalisé par des élections plus ou moins générales, gouvernement issu d’une révolution en étant désigné par les personnes présentes ou en s’imposant de fait, gouvernement non-élu issu d’une action militaire (comme ce fut le cas pour Charles de Gaulle dans la fin de la Deuxième guerre mondiale), ... À ces sujets, tous les régimes de République française furent de cette lignée comme l’indique leur numéro jusqu’à l’actuelle Cinquième.

Environ un siècle près l’an numéroté 1792 par tyrannie chrétienne (P.T.C.), les vrais papistes savaient qu’il en était ainsi et ce fut pour cela qu’ils étaient opposés à ce régime. Ils étaient royalistes, monarchistes ou non, et ils le furent jusqu’à un appel du pape Léon XIII du 16 février 1892 A.L.P.J.C. Depuis environ dix ans, il avait émis plusieurs textes concernant ce qui fut appelé en France l’indifférence à l’égard des formes de gouvernement, mais qui n’était pas cela. Puis il chargea en douce le cardinal Charles Lavigerie à Alger en 1890* d’annoncer le nouveau plan de bataille qu’il avait préparé pour la France. Car ce pape avait compris qu’il n’y aurait plus jamais de restauration royaliste en ce pays et, donc, tant que la cause de l’Église papiste était identifiée aux deux mouvements royalistes qui existaient alors, elle ne pouvait pas se développer. Ce pape renonça donc au royalisme en France et ordonna à ses fidèles de France de faire pareil et, pour accompagner cela, il entreprit de corrompre le mot république pour lui faire désigner un système d’élection, l’élection de membres d’une assemblée ou de plusieurs.
Beaucoup de papistes, vrais mais les moins pieux, crurent que le pape les appelait à se rallier à la République. C’est d’ailleurs ce qui était écrit dans la mauvaise traduction en français qui fut publié le 20 février 1892* dans le journal papiste La Croix et dont un article avait déjà annoncé cela quelques jours plus tôt. Cette traduction était pourtant l’officielle venant du Vatican et elle avait d’ailleurs était publiée avant le texte original en latin. La traduction fut volontairement mauvaise afin de tromper les manipulés. Pour l’Église papiste, tout est bon pourvu qu’elle domine et accroisse cette domination.
Les républicains gouvernementaux firent aussi comme s’il y avait vraiment un ralliement à la République, non seulement par incompréhension mais parce que, à cette époque, pour tenter d’échapper aux pressions de leur gauche qui réclamait des améliorations économicosociales, ils voulaient cesser d’être alliés avec eux et voulaient s’allier avec leur droite proche, composée de royalistes cléricaux, et, pour cela, ils avaient déjà renoncé à prendre d’autres décisions de suppression de la tyrannie religieuse. Eux aussi eurent donc intérêt à diffuser l’idée que le pape demandait le ralliement à la République.

Au niveau le plus proche de la réalité, ce qu’avait demandé le pape correspondait à renoncer à réclamer un roi et à accepter le système avec des élections pour une ou deux assemblées, les élus papistes ayant le devoir de s’occuper de conserver et d’accroitre toujours plus la domination de leur religion. C’était donc le contraire de la République française. Le régime de République était avili car il était réduit, en idée, en mots, à n’être qu’une forme de gouvernement, forme vide et qui devrait être remplie par le papisme.
Au niveau de la conception du pape exprimée dans l’appel du 16 mai 1892*, conception ultramontaine, il y avait ceci. Le pouvoir public est le clergé papiste en ordre hiérarchique, le pape trônant. C’est ce clergé qui est le gouvernement, l’État pouvoir public. Sous lui et à son service il y a un pouvoir qui, selon le pape, peut être un roi ou une assemblée d’élus ou autre chose, qui est chargé d’obéir au clergé et de mettre en application toutes ses décisions, en ayant aussi un pouvoir de décision à propos de petits aspects techniques ou économiques indifférents au clergé, toujours dans le cadre des règles de l’Église papiste. (Cette conception est celle de l’ultramontanisme. Celui-ci ne fut jamais conciliable avec la royauté française qui fut gallicane ni avec aucune autre et ne pourra jamais l’être.
L’Église papiste ultramontaine ne serait compatible qu’avec un « roi » qui serait l’un de ses fonctionnaires placé sous le clergé, devant lui être obéissant et qui serait changeable à volonté par celui-ci. Autrement dit, il ne serait pas un roi. À propos de royauté, la seule acceptable par cette religion est celle de son pape.) Beaucoup de papistes de France et d’autres personnes ne comprirent pas la conception présentée par le pape avec des mots trompeurs, car ils n’avaient pas compris ce qu’est l’ultramontanisme et ne comprenaient pas que le mot État était employé pour désigner ce pouvoir subalterne alors qu’il aurait dû l’être pour le clergé.
Dans ces deux cas, le nouveau plan de bataille papal fut celui du ralliement au système des élections dans le but de conquérir le pouvoir en France et d’y instaurer l’hégémonie complète de l’Église papiste.

L’effet de cela fut que des antirépublicains, c’est-à-dire des ennemis de la liberté et de l’égalité en droits naturels et leurs conséquences, se mirent à se dire républicains.
Ils ne purent plus dire être opposés aux lois républicaines qui avaient réduit leur domination. Ils dirent que ces lois étaient laïques (mot qui étaient aussi employé par leurs partisans à propos de certaines des lois républicaines) et qu’ils leur étaient opposés. Ils dirent aussi que ces lois étaient francmaçonnes car il se trouvait que des républicains étaient des francmaçons, et qu’ils leur étaient opposés.
(Toute cette affaire a encore une grande influence en France actuellement.)


III - LES PRÉPARATIFS ÉLECTORAUX PAR LE PRINCIPAL GROUPE DE GAUCHE

En prévision des élections, plusieurs partis politiques de gauche se regroupèrent dans ce qui fut appelé « le Cartel des Gauches ». Les communistes par exemple n’y furent pas. Ce Cartel fut mené par Édouard Herriot (1872-1957 A.L.P.J.C.).
À propos du sujet étudié, ce Cartel avait principalement trois buts qui constituèrent l’enjeu des débats de la campagne électorale. L’un était l’introduction de la législation républicaine, dite « laïque », dans les territoires de l’est de la France métropolitaine qui avaient été récupérés à la fin de la Première guerre mondiale. Elle concernait notamment le programme de l’école primaire publique et la loi du 9 décembre 1905 A.L.P.J.C. « concernant la séparation des Églises et de l’État » mais ne la continuant pas complètement. (Ce que la nation française avait considéré bien pour elle aurait dû être mis en vigueur aussi sur ces territoires dès leur récupération mais, entretemps, cette nation s’était cléricalisée, n’avait pas considéré que c’était bien et n’avait donc pas introduit cette législation immédiatement, sans cependant vouloir la supprimer là où elle existait déjà.) Un autre but était la suppression de la relation avec la papauté, dont la loi de 1905* n’avait pas parlé car, à l’époque, il n’y en avait pas et, en plus, les cléricaux du centre avaient voulu laisser la possibilité de recréer une relation. L’autre but était la suppression des congrégations monacales papistes illégales. Ce programme concernait les problèmes les plus apparents du moment et il était très modéré. Il ne visait pas à créer une séparation des Églises et de l’État plus importante que celle instaurée par la loi de 1905*, par exemple en proposant la suppression des sonneries de cloches (ce qui n’aurait rien couté).


IV - LES PRÉPARATIFS ÉLECTORAUX PAR LE PRINCIPAL GROUPE DE DROITE MENÉ PAR LES ÉVÊQUES PAPISTES

Face à la gauche se trouvèrent tous les cléricaux papistes notoires. Leurs meneurs étaient les évêques. Tous réclamèrent la suppression des lois dites « laïques » et qui étaient les lois républicaines relatives à ce sujet. (À cette époque, les évêques et les autres papistes pieux condamnaient expressément les lois dites « laïques », comme avant, et ils n’évoquaient même plus une interprétation annihilatrice de ce mot, qui l’avait été momentanément en conséquence d’une adaptation conjoncturelle. Ils savaient que le mot laïque correspondait à une évacuation de leur religion hors de la vie publique, dans les domaines concernés par les lois, et aucun Français ne pouvait l’ignorer : le savoir est très important par rapport à des évènements postérieurs.)
Les évêques papistes et leurs subalternes réclamèrent donc la domination accrue de leur religion. Avant même la formation du Cartel des Gauches, les plus hauts membres du clergé papiste de France commencèrent à haranguer leurs troupes.
Notamment, les papistes voulurent donc maintenir (dans les trois départements de l’est de la France métropolitaine qui avaient été récupérés en 1918*) le régime napoléonien que, pendant plusieurs décennies (au moins avant l’annexion allemande de 1870*), ils avaient dénoncé comme étant oppresseur. Dans ces régions, la majorité (au moins) des protestants et des moïsins se joignirent aux papistes car ils voulaient aussi conserver le régime napoléonien qui payait leurs prêtres, etc.

Voici des extraits parfois commentés de déclarations épiscopales datant de 1924 et 1925 A.L.P.J.C., émises pendant la campagne électorale ayant précédé les élections. (Tous proviennent de textes publiés dans la revue titrée La Documentation catholique. La référence précise est indiquée à la fin de chaque texte cité.)

Déclaration du cardinal Andrieu, archevêque du diocèse de Bordeaux, le 4 janvier 1924 P.T.C.
« La France a outragé Dieu de plusieurs manières. Elle a outragé Dieu dans son droit souverain et imprescriptible aux hommages de l’homme individuel et de l’homme collectif, quand, par l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905, elle a déclaré que la République ne lui devait aucun culte. » (Fin provisoire de citation.)
L’indication de ce cardinal à propos de cette loi de 1905* correspond à ce qui suit : la République reconnait l’existence d’un dieu nommé « Dieu » mais elle considère qu’elle ne lui doit aucune cérémonie particulière. Cette loi ne contient pas l’indication annoncée mais elle contient ceci : « la République ne reconnait aucun culte » ; ce mot « culte » est synonyme de religion, par exemple, la papiste, la calviniste, la moïsine. (Depuis le début de la Révolution française, ce principe annoncé existait déjà au premier niveau de la législation en matière de croyances. Dans la loi de 1905*, il concerna les deuxième et troisième niveaux. Il était accompagné d’exceptions et de dérogations... et, en plus, la République française continua de reconnaitre quelques cultes selon un nouveau régime. Il est cependant vrai que cette loi eut pour effet de supprimer un culte comme celui annoncé par le cardinal puisque, selon ce qu’annonça Aristide Briand, l’effet d’une loi de 1873* qui avait consacré la France à la prétendue viande cardiaque du P.J.C. fut supprimé. Précisions en un autre texte.)

Suite immédiate de la citation.
« La France a outragé Dieu dans son Église quand elle a porté atteinte, par la même loi, à l’autorité et à la liberté dont l’Épouse du Christ est investie pour administrer les biens nécessaires à l’accomplissement de sa mission providentielle. » (F. prov. d.c.)
Cette Église existe en France seulement parce que la nation française l’autorise car elle contient des papistes en nombre suffisamment nombreux pour faire prendre cette décision mais ça ne durera pas toujours. Il n’y a pas d’autres causes à cette présence, surtout pas de droit auto-attribué qu’aurait cette Église et qu’elle mettrait en application. Par ailleurs, les « biens » indiqués sont principalement les églises et leurs annexes les presbytères. Ils appartenaient à la nation française et lui appartiennent encore sauf si depuis ils furent détruits ou vendus à des personnes privées, et peut-être d’autres cas, et mis à part les biens privés qui le sont véritablement.

Suite immédiate de la citation.
« La France a outragé Dieu dans ses communautés religieuses, quand par la loi du 1er juillet 1901, elle les a placées sous un régime d’exception qui empêche les hommes et les femmes appelés à la pratique des conseils évangéliques, de s’associer et d’enseigner comme les autres Français et les autres Françaises. » (Fin provisoire de la citation.)
Ces Français et Françaises s’étaient sortis du droit commun pour se placer dans une situation exceptionnelle et il est donc normal qu’ils soient soumis à un régime spécial, « un régime d’exception ».

Suite immédiate.
« La France a outragé Dieu dans la famille, quand, par la loi de 1884 sur le divorce, elle a autorisé l’homme à séparer ce que Dieu a uni, condamnant les foyers à une instabilité pleine d’inquiétude qui tarit dans un grand nombre les sources de la vie et menace notre nation d’une déchéance inévitable, si la crise des berceaux n’est pas conjurée, à bref délai, par un retour sincère à la religion, seule capable de mettre au cœur des époux ce qui empêche les calculs égoïstes et assure la fécondité des alliances : l’amour du devoir, le courage du sacrifice, et la foi dans les récompenses promises, même pour la terre, à ceux qui cherchent avant tout le règne de Dieu et sa justice. » (F. prov. d.c.)
L’existence d’une loi qui autorise le divorce donne la possibilité (parfois avec des conditions) de divorcer mais n’en impose jamais un, y compris aux couples de papistes mariés. Ceux-ci peuvent donc agir selon les règles de leur religion et, si quelques-uns d’entre eux désobéissent à leurs chefs en divorçant, c’est une affaire privée interne à leur religion papiste, ce n’est pas une affaire publique. Les papistes ne se contentent pas de pouvoir vivre selon leur religion, ils veulent que les règles de celle-ci soient imposées à tous. Par ailleurs, à une époque d’oppression papiste plus importante qu’actuellement, des personnes de la lignée papiste eurent à choisir entre deux alternatives. Selon l’une, il faudrait continuer de vivre avec le ou la partenaire insupportable, par ordre des prêtres (qui, n’étant pas mariés, ne sont jamais obligés de vivre toute leur vie dans le même foyer que quelqu’un d’insupportable pour eux) ; ces prêtres viendraient ensuite apporter leurs consolations, leurs promesses d’une récompense après la mort, à condition de prier et de payer des bougies, etc. Selon l’autre alternative, il y aurait une désobéissance aux prêtres afin de tenter de se créer une vie meilleure, une sortie de la soumission avilissante, etc., même si des difficultés devaient apparaitre, notamment en conséquence de la présence d’enfants. Le chantage religieux ignoble ne pouvait qu’accroitre les difficultés au lieu de les réduire. Pour des papistes, un simple problème de divorce devenait donc une question psychologique très importante puisqu’il ne fallait pas affronter seulement le ou la partenaire mais toute l’Église papiste, « Dieu » lui-même qui aurait uni et qui voudrait maintenir l’union que l’aspirant au divorce voulait détruire, en envisageant d’épouvantables supplices après la mort pendant l’éternité. Le courage de ces papistes qui choisirent finalement de divorcer (par une sortie partielle de la forteresse mentale papiste) est maintenant souvent méconnu. Pour ces personnes, l’interdiction papiste du divorce fut donc une cause de l’accentuation du rejet de cette religion hors de leur vie. Cette religion conserva les plus asservis. Il y a aussi un système lâche employé par des asservis au papisme qui veulent faire ce qui correspond à un divorce. Dans la réalité, il y a un mariage (qui se passe à la mairie et seulement là) suivi par un divorce ; donc : ils divorcent. Dans la forteresse mentale qui tient compte du prétendu « mariage religieux », seulement de lui, il suffit de trouver une cause qui entraine une annulation du « mariage » (religieux), une prétendue inexistence. Malgré cette perfidie intellectuelle, ces papistes divorcent, en conséquence d’une loi autorisant le divorce. Par ailleurs, si les prêtres papalins veulent accroitre le nombre des naissances, qu’ils commencent eux-mêmes par enfanter, s’ils le peuvent, et qu’ils ordonnent aux moines et moinesses à faire de même. C’est aussi ce qui montre que, à propos des individus de tout sexe et toute apparence qui sont homosexués, l’argument des vrais papistes concernant du dépeuplement n’est qu’un prétexte lorsqu’ils n’osent pas dire qu’ils sont hostiles à l’homosexualité.

Suite immédiate.
« La France a outragé Dieu dans la famille quand, par la loi de 1881 [1882], elle a rayé du programme des écoles publiques l’enseignement de la religion, empêchant ainsi, sous prétexte de respecter la liberté de quelques libres-penseurs, la grande majorité des pères de famille de faire élever leurs enfants comme leurs convictions religieuses l’exigent. » (F. prov. d.c.)
Le cardinal approuve l’endoctrinement des enfants par leurs parents ou équivalents, viol de leur liberté de conscience. Il n’y a pas de droit naturel selon 1789* à endoctriner mais il y a encore le fait de cela. Par ailleurs, les papistes avaient la possibilité de placer leurs enfants dans des écoles privées papistes. En outre, la loi indiquée de 1882 avait supprimé l’enseignement religieux du programme de l’école primaire publique mais pas de l’enseignement public primaire et c’est pour cela qu’une place temporelle lui était faite, l’enseignement religieux devant être donné hors de cette école. Enfin, cette même loi avait créé une tyrannie qui, à l’époque, fut dite spiritualiste, à cause de l’enseignement de prétendus « devoirs envers Dieu », et il y avait d’autres éléments nuisibles.

Suite immédiate.
« L’outrage commis par la France envers Dieu au moyen des lois laïques ! Voilà la cause principale sinon unique, des désastres que nous avons subis, depuis la guerre, de la part des peuples vaincus, qui ne se sont révoltés contre le peuple vainqueur que parce qu’il s’était lui-même révolté contre le Maitre de qui tous les autres tiennent leur autorité.
Non est pax impiis. La France est châtiée pour l’outrage qu’elle a fait à Dieu, et si ingénieuses que soient les combinaisons de l’homme en face des représentants de la justice divine, le châtiment ne cessera que le jour où l’outrage pour lequel il a été encouru sera réparé. » (F. prov. d.c.)
Penser à ce raisonnement à propos du développement clérical qui mena à l’occupation allemande nazie, au pétainisme.

Suite immédiate.
« Les lois laïques par lesquelles la France a dit à Dieu : "Je ne vous dois rien, je ne vous connais pas", sont cause de tous nos malheurs. Il est donc nécessaire de les effacer au plus tôt de notre code. Et par quel moyen l’obtenir ? En écartant de nos Assemblées législatives les hommes qui refusent d’abroger ces lois néfastes. Mais elles tuent la France !
Périsse la France plutôt que le principe dans lequel se résume notre programme : Ni Dieu ni maitre.
Vous reconnaissez, à cette doctrine révolutionnaire au premier chef, le dogme fondamental de la Franc-Maçonnerie. Il y a plus de quarante ans que cette secte, je devrais dire cette Confrérie de l’incroyance, domine toute notre politique, promettant pour le lendemain un âge d’or qui n’arrive jamais, à moins qu’il ne faille prendre pour un âge d’or ce qui n’est en réalité qu’un âge de fer. Que devons-nous à la Franc-Maçonnerie, depuis qu’elle s’est rendue maitresse du pouvoir ? La guerre religieuse allumée par les lois laïques, et après la guerre religieuse, la guerre militaire, car c’est la Franc-Maçonnerie qui, d’accord avec l’Allemagne, a déchainé cet épouvantable fléau sur l’Europe, et c’est elle qui, après avoir tout fait pour nous empêcher de vaincre, cherche maintenant par les manœuvres les plus perfides, à nous empêcher de recueillir le fruit de la victoire.
La Franc-Maçonnerie travaille contre la religion et contre la patrie. "Ni Dieu ni maitre". C’est pourquoi il faut lui ôter d’urgence le pouvoir de maintenir l’athéisme légal qu’elle nous a imposé et qui conduit fatalement les peuples à l’anarchie, à la misère et à la servitude.
Pour tromper le suffrage universel, la Franc-Maçonnerie trouvera de beaux arguments. Mais nous ne serons pas dupes, et quand elle vous dira : "vous n’êtes pas de vrais républicains si vous n’acceptez pas sans arrière-pensée, comme les Fils de la Veuve, les lois laïques", nous lui répondrons : C’est vous qui trahissez les principes de la vraie République, les vrais républicains gouvernent sans distinction de partis, dans l’intérêt de tous, tandis que les partisans des lois laïques ne gouvernent que pour quelques privilégiés du régime, et ils font peser sur tous les autres citoyens – c’est du reste la tradition jacobine, le joug de la plus odieuse des tyrannies. » (F. prov. d.c.)
La formule « Ni Dieu ni maitre » n’était pas celle de la Francmaçonnerie. « Sans distinction de partis, dans l’intérêt de tous » : voilà pourquoi les papistes ne devraient pas pouvoir imposer à tous leurs croyances et leurs règles, mettre le pouvoir public au service de leur religion, c’est-à-dire d’eux-mêmes, se privilégier, toujours aux dépends des autres et en leur nuisant. C’est pourtant leur but et c’est annoncé à la fin de la déclaration. Les réactionnaires aiment bien employer le mot « jacobin » pour injurier leurs adversaires mais le programme de l’Église papiste ne correspond-il pas au maximum d’une tyrannie centralisée !? Des règles qui sont neutres en matière de croyances conviennent à tous sauf aux individus qui veulent imposer à tous leurs croyances particulières. En conséquence de la corruption papale de 1892*, les ennemis de la République française sont appelés « les vrais républicains ». Les partisans de la République française sont dits être des francmaçons. Pour la même cause, ci-après les lois républicaines relatives à de la neutralité en matière de croyances (même si ce n’est pas complètement) ne sont pas dites républicaines mais laïques.

Suite immédiate.
« Pour tromper le suffrage universel, la Franc-Maçonnerie essayera de cet autre argument : "si vous n’acceptez pas les lois laïques, vous risquez de réveiller les passions anticléricales et de rendre plus dur le sort dont vous vous plaignez." Cette menace n’ébranlera point notre courage. Les maux que les sectaires peuvent nous infliger, s’ils triomphent, sont-ils comparables à ceux que le régime laïque de l’État, de la famille et de l’école fait subir à la France et dont nous voulons à tout prix la délivrer ? [...]
La France est esclave du pire des esclavages et elle ne s’en doute pas. Il faut lui donner conscience des chaines qu’elle porte et lui dire sans cesse, mais d’une voix plus retentissante au moment des consultations du suffrage universel, qu’il ne tient qu’à elle de les briser. Nous les briserons en refusant notre bulletin de vote à ceux des candidats qui, par conviction ou par ambition, se déclarent partisans de ces lois laïques qui ont déjà fait tant de mal à la France et qui continuent à crier vengeance contre elle.
Le vrai roi de France ce n’est pas Satan, dont les organisateurs de l’humanité sans Dieu ont voulu assurer le règne, c’est Jésus-Christ. Ce n’est pas en effet, à Satan que Dieu le Père a promis de constituer toutes les nations en héritage, c’est à Jésus-Christ. Il faut donc qu’il règne, et nous qui sommes deux fois ses hommes-liges, par notre baptême et par notre sacerdoce, nous devons, comme le pape Pie XI nous y invite par cette formule qui résume tout son programme : "La paix du Christ dans le règne du Christ", » (F. prov. d.c.)
... c’est à-dire le règne complet de l’Église papiste, comme il n’a encore jamais existé.

Suite immédiate.
« nous devons travailler sans relâche, en dépit de toutes les défections de l’heure présente, à le faire reconnaitre comme roi, non seulement par les Français, mais par la France elle-même. De fervents amis du divin Maitre sont en instance pour obtenir de la suprême autorité de l’Église la fête de la royauté sociale du Sacré-Cœur de Jésus. Quand nous sera-t-il donné d’y voir les représentants officiels de la France redevenue chrétienne dans ses doctrines, dans ses mœurs et dans ses lois, et avec quel enthousiasme nous chanterons alors la devise inscrite par nos pères en tête de la loi salique, et réinscrite par leurs fils du XXe siècle en tête de la loi française : "Vive le Christ qui aime les Francs !". » (F.d.c.) (Colonne 390.)

Lettre collective des « cardinaux, archevêques, évêques de France sur quelques graves devoirs du temps présent », émise le 6 février 1924*.
« En face de l’horizon chargé de nuages que le souffle de notre glorieuse victoire n’a pas encore dissipés, nous sentons la nécessité de vous rappeler quelques-uns de vos devoirs. [...]
Si vous croyez en Dieu, si vous espérez en lui, si vous l’aimez, vous observerez pieusement ses préceptes : […] préceptes de tempérance, qui nous imposent de garder la mesure en toutes choses, d’user discrètement des joies licites, de résister à l’attrait des plaisirs des sens, de renoncer aux toilettes, aux conversations, aux fêtes, aux lectures, aux danses, aux spectacles, aux jeux condamnés par la sainte austérité de l’Évangile. […]
La religion ne s’adresse pas seulement aux individus, elle étend son action à toutes les institutions humaines. [...] le divorce est extrêmement nuisible à la prospérité de la famille et de la cité [...] Pour que notre patrie [...] se montre toujours grande, fière, puissante, il faut que tous ses fils reviennent résolument et franchement à la doctrine de Jésus-Christ. [...] si on écarte la religion, point d’éducation morale digne de ce nom ni vraiment efficace [...]
Soyez donc dévoués à votre pays en respectant le pouvoir qui vient de Dieu. Bien entendu, si le pouvoir vous ordonnait quelque chose d’inconciliable avec votre religion, vous devriez vous souvenir de ces paroles de saint Pierre et des apôtres : "Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes." [...] Mais lui résister quand il ne vous commande rien de contraire au bien public ni à la conscience chrétienne, quand il promulgue des lois favorables au-dedans et au dehors à la prospérité matérielle, morale ou religieuse de notre pays, serait résister à Dieu. [...]
Vous êtes appelés à voter, votez. À moins d’être en face de candidats à qui vous ne sauriez apporter votre suffrage sans adhérer aux principes de désordre, d’anarchie, d’impiété, ne vous abstenez pas. Vous abstenir serait laisser le champ libre aux forces malfaisantes dont la victoire serait la destruction de la société. [...] De nos votes comme de toutes nos actions, Dieu nous demandera compte. […]
Comme nous mettions la dernière main à cette Lettre collective, parut l’Encyclique Maximam gravissimamque [...]. Dans cette Encyclique mémorable, Pie XI ne sacrifie aucun principe, ne renonce à aucun de ses droits ni à aucun droit de l’Église. Il réprouve tout ce qu’a réprouvé Pie X ; il proteste contre les lois laïques. [...] Dieu [...] nous acheminera, nous l’espérons fermement, vers "la pleine et entière liberté que l’Église revendique partout". » (F.d.c.) (Col. 515 et s.)
Il est parlé de la « liberté » de conserver et développer la domination papiste partout, c’est-à-dire de la liberté des tyrans, le contraire de la vraie liberté.

Déclaration du cardinal Andrieu, archevêque du diocèse de Bordeaux, le 7 mars 1924*.
« Quand viendra le moment d’exercer votre droit de suffrage, vous ne vous laisserez influencer ni par l’habitude, ni par le mot d’ordre, ni par l’appât des honneurs et des honoraires, et vous refuserez votre bulletin de vote à quiconque refusera de rayer de notre code ces lois laïques qui, en désorganisant la famille, la patrie, l’Église, les empêchent, et c’est là le but satanique qu’elles poursuivent, les empêchent de conduire les hommes au céleste amour, le seul qui puisse les rendre heureux en ce monde et dans l’autre. » (F.d.c.) (Col. 1211.)
Les papistes pieux se plaignent de l’insuffisance de leur domination, dénoncent l’avancée du prétendu Satan, le rejet du prétendu Dieu. Sont-ils heureux ? Si c’est non, déduire la conséquence à propos du prétendu « céleste amour ».

Déclaration de Marty, évêque du diocèse de Montauban, le 22 mars 1924 A.L.P.J.C.
« Pour être surs de ne participer en rien, par leur vote, à l’injure que les lois laïques font à Dieu et au mal qu’elles font à la France, les catholiques ont le devoir et le droit de savoir que les candidats qu’on leur propose n’acceptent ni le principe ni la tolérance de ces lois impies et néfastes. » (F.d.c.) (Col. 1214.)

Déclaration du même, le même jour.
« 1° Les catholiques ne sont pas obligés de croire au suffrage universel. Ils ont même d’excellentes raisons de ne point y croire.
2° Mais le suffrage universel existe ; et c’est lui qui fait les gouvernements dont dépendent les destinées de la patrie.
3° Les catholiques sont donc, en principe, obligés de voter parce que leur abstention pourrait être cause de mauvais candidats qui, élus, choisiraient à leur tour de mauvais gouvernants.
4° Étant obligés de voter, ils doivent évidemment bien voter, c’est-à-dire nommer de bons candidats. En l’absence de bons candidats, ils n’ont qu’à s’abstenir, ou mieux à voter blanc.
5° Écartons les considérations abstraites, que d’ailleurs nous avons déjà plusieurs fois exposées, et allons droit au but : quels seront les bons candidats aux prochaines élections de 1924 ?
6° On les connaitra à leurs manières de penser, de parler et d’agir vis-à-vis des lois dites laïques. Ces lois ont décrété surtout l’athéisme de l’État et l’athéisme de l’école. Malgré toutes les affirmations libérales dont il s’enveloppe, c’est l’attentat le plus radical, le plus sacrilège que l’on ait osé contre Dieu, contre la conscience humaine et, par une conséquence fatale, le plus dangereux même pour la vie des familles et de la patrie. Ce crime de lèse-divinité nous a conduit au bord de l’abime.
7° On ne peut, dans aucun cas, dire de lui qu’il est un moindre mal. C’est le mal par essence, le mal cause de tous les autres maux, le mal qu’on ne peut tolérer une heure, le mal qu’on doit toujours haïr et toujours combattre.
8° Les catholiques doivent combattre ce laïcisme impie et néfaste avec d’autant plus de force qu’il menace notre pays d’une mort plus sure et plus prochaine, si lui-même ne meurt pas, et que pourtant les hommes chargés par le suffrage universel de nous gouverner s’obstinent à le déclarer intangible.
9° Les bons candidats, et les seuls bons, aux élections de 1924, seront par conséquent les candidats résolus à combattre les lois laïques, si souvent condamnées par les Papes et tout récemment encore par Pie XI.
10° Les catholiques auront donc le devoir de refuser leurs voix :
a) D’abord et surtout aux radicaux-socialistes ou autres qui se proclament bruyamment les défenseurs irréductibles des lois laïques.
b) Mais aussi aux candidats, quels qu’ils soient, admettant le principe ou même simplement la tolérance du fait des lois laïques : disposés, par exemple, à voter des ordres du jour dans lesquels serait affirmé le respect des lois laïques, alors qu’elles ne sont aucunement respectables, puisqu’elles sont ennemies de Dieu et de la patrie.
Les catholiques ne peuvent, pour aucun motif, être dispensés de travailler sans cesse à l’abrogation de toutes les lois laïques. » (F.d.c.) (Col. 1494.)

Déclaration de Marty, évêque du diocèse de Nîmes, le 28 avril 1924*.
« Les candidats auxquels doit aller votre bulletin de vote sont ceux qui défendront toutes les libertés que l’Église a le droit de revendiquer, et qui s’appliqueront à amender peu à peu les lois qui violent ces libertés ? » (F.d.c.)
Les « libertés » évoquées sont celles relatives à l’instauration d’une tyrannie complète de l’Église papiste. Aucune obligation de divorcer ne fut imposée à des papistes, ni celle de ne pas endoctriner leurs enfants, ni celle de ne pas croire en leurs dogmes, etc. Eux veulent imposer leurs règles particulières à tous. De toutes ces déclarations, c’est de l’égoïsme qui apparait, en étant acharné pour obtenir satisfaction et en jouir.

Suite immédiate.
« Mais ces libertés et ces lois, quelles sont-elles ? Pour les définir exactement, Nous Nous abriterons sous la haute autorité de Pie XI, ou plutôt, Nous Nous contenterons de citer ses augustes paroles : "Quoi qu’il en soit, que personne ne se permette de détourner dans un sens qui est très loin de Notre pensée Notre déclaration présente, comme si Nous voulions abolir les condamnations portées par Notre prédécesseur de sainte mémoire Pie X, ou Nous réconcilier avec les lois que l’on nomme laïques. Car ce que Pie X a condamné, Nous le condamnons de même, et toutes les fois que par laïcité on entend un sentiment ou une intention contraires ou étrangères à Dieu et à sa religion, Nous réprouvons entièrement cette laïcité, et Nous déclarons ouvertement qu’elle doit être réprouvée..." (Encyclique Maximam gravissimamque.) » (F.d.c.) (Col. 1498.)

Déclaration du cardinal Andrieu, archevêque du diocèse de Bordeaux, le 30 avril 1924*.
« Les peuples modernes [...] s’émancipèrent, à l’exemple de Luther, vis-à-vis de l’Église. Ils s’émancipèrent, entrainés par les blasphèmes de Voltaire, vis-à-vis de Jésus-Christ. Ils se sont émancipés ensuite vis-à-vis de Dieu lui-même, sur le conseil d’hommes imprégnés de germanisme et de kantisme, qui l’ont déclaré inexistant ou inconnaissable. La révolte dans l’ordre religieux n’a pas manqué d’avoir son contrecoup dans l’ordre social, et, aujourd’hui comme au XVIIIe siècle, il y a les sophistes de l’impiété et les sophistes de l’anarchie.
Il est de notre devoir de réagir contre ce travail d’émancipation religieuse, morale, sociale et politique, que la franc-maçonnerie poursuit au moyen des lois laïques : loi de Séparation, loi du divorce, loi contre les Congrégations, lois sur l’école sans Christ, sans prière et sans catéchisme. Aussi, à l’approche des élections législatives, un cri s’échappe de notre âme d’évêque et de Français, et nous espérons qu’il trouvera de l’écho dans la conscience de tout électeur catholique ou simplement patriote : Debout, les Français ! Debout, les Françaises ! [...]
La lutte électorale qui vient de s’ouvrir [...] a pour but de délivrer la France catholique de la tyrannie maçonnique. Et vous irez au combat en invoquant, comme notre grande héroïne nationale, les noms libérateurs de Jésus et de Marie. Puissent-ils vous donner à tous le courage de refuser votre bulletin de vote aux candidats modérés ou avancés, quelle que soit leur étiquette, quand ils sont résolus à maintenir les lois laïques, à l’aide desquelles la franc-maçonnerie opprime des millions d’âmes françaises afin de réaliser jusqu’au bout son programme impie et révolutionnaire : "Ni Dieu ni Maitre". [...]
Les lois laïques [...], en supprimant Dieu, suppriment du même coup la morale, l’autorité, la propriété et tous les principes sur lesquels repose l’ordre social. Aussi, les électeurs ne se laisseront influencer ni par l’habitude, ni par le mot d’ordre, ni par l’appât des honneurs et des honoraires, ni par l’amitié, et ils refuseront leur vote aux candidats partisans de ces lois de laïcité qui constituent la partie essentielle du programme maçonnique, et que le vrai patriotisme réprouve aussi bien que la religion, car, on l’a dit, et on ne saurait le crier assez haut, à la veille de la consultation du suffrage universel : "La France sera catholique, ou elle ne sera pas". » (F.d.c.) (Col. 1489.)

Déclaration du même, le 7 mai 1924*.
« Il faut voter, et de nos votes, un jour, Dieu nous demandera compte, comme le rappelait naguère la Lettre collective des Cardinaux, Archevêques et Évêques de France […] ; il faut voter pour la liste dont les candidats s’engagent à poursuivre, entre autres mesures réclamées par l’intérêt de notre grand et cher pays, le redressement de certaines lois d’exception attentatoires aux libertés essentielles de l’Église et de la famille.
En manquant à cette règle, les électeurs commettraient une faute qui serait grave si elle avait pour conséquence d’assurer la majorité aux candidats défenseurs de l’athéisme légal, que nous devons combattre, selon le mot d’un grand Pape, par tous les moyens légaux et honnêtes, car l’athéisme est un fossoyeur. Toute société qui renie Dieu creuse son tombeau. [...]
Dans la Lettre mémorable qu’il écrivit au Clergé de France, le 8 septembre 1899 […], l’auguste Pontife rappelait la même vérité en ces termes : "Si vous désirez que, dans la lutte formidable engagée contre l’Église par les sectes antichrétiennes et par la cité du démon, la victoire reste à Dieu et à son Église, il est d’une absolue nécessité que vous combattiez tous ensemble et en exacte discipline, sous le commandement de vos chefs hiérarchiques. N’écoutez pas ces hommes néfastes qui, tout en se disant chrétiens et catholiques, jettent la zizanie dans le champ du Seigneur et sèment la division dans son Église." » (F.d.c.) (Col. 1490.)

Déclaration de Carsalade du Pont, évêque du diocèse de Perpignan, le 10 mai 1924 A.L.P.J.C.
« L’histoire jugera la législature qui vient de se terminer ; elle dira peut-être que la Chambre d’hier n’a pas donné tout ce que l’on attendait d’elle ; elle serait cependant injuste si elle ne reconnaissait pas que durant ces quatre années de législature les vieilles passions antireligieuses se sont grandement apaisées et que, par la reprise des relations avec le Vatican et la Charte nouvelle des Associations diocésaines, l’Église a repris avec l’État des contacts qu’elle ignorait depuis longtemps, qui lui ont permis d’étendre plus librement son action et d’obtenir des avantages dont la presse religieuse vous a souvent entretenus. Nous avons tous le devoir de faire ce qui dépendra de nous pour sauvegarder ces avantages et pour en amener de plus grands. » (F.d.c.) (Col. 1493.)


V - RÉSULTAT DES ÉLECTIONS DU 11 MAI 1924.

Malgré la très ardente campagne des prélats et d’autres papistes, et en conséquence du système électoral, les papistes acharnés perdirent les élections, et le Cartel des gauches fut victorieux. Son meneur, Édouard Herriot, devint Président du conseil. Il fut en même temps ministre des affaires étrangères.
Cela dit, il y avait ceci. Le nombre total des voix des votants du côté gauche était un peu inférieur au nombre total des voix du côté droit et du centre. (En plus, parmi les votants il n’y avait pas les femmes qui étaient globalement plus cléricales que les hommes.) Le système électoral était le même que celui des élections précédentes. Le programme anticlérical du Cartel des Gauches était très modéré. Il l’était car cette gauche était largement imprégnée de cléricalisme, n’avait pas l’intention d’en supprimer plus que celui annoncé. En plus, des individus comme les communistes ne considéraient même pas important de lutter à ce sujet et laissaient donc le cléricalisme se développer, s’en rendant complices.
Une dynamique anticléricale ne pouvait donc pas être créée pour remplacer la cléricale. Celle-ci ne pouvait que continuer à exister et à produire des effets.



CHAPITRE 2
LA TRAHISON D’ÉDOUARD HERRIOT ET DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS


I - SUITES IMMÉDIATES DES ÉLECTIONS

Les papistes (agissant en tant que tels) n’acceptèrent pas le résultat des élections. Ils voulurent absolument faire dominer leurs intérêts privés qu’ils considèrent être les intérêts de tous. Il y eut de nombreuses conférences et manifestations dans le but de « restaurer l’ordre social chrétien » (sous-entendu papiste). Dans le livre titré Jadis qu’Herriot publia plus tard, pages 205, 206 et 228, celui-ci indiqua les pressions financières exercées par les papistes : campagne de presse contre la souscription d’emprunt, menace par l’évêque du diocèse de Maurienne d’une demande collective par les papistes de remboursement des Bons de la Défense nationale afin de contribuer à vider les caisses de l’État et à accroitre une crise financière.

L’acharnement des papistes ne fit que renforcer la détermination des partisans d’Herriot mais, de leur part, il semble y avoir eu peu de mouvements de rues, ce qui s’explique très aisément. Puisque ceux d’entre eux qui avaient voté s’étaient exprimés ainsi au terme d’une campagne d’élections très virulente sans ambigüité, ils ne voyaient probablement pas la nécessité de descendre dans la rue pour manifester leur opinion, étant certains qu’Herriot s’occuperait de mettre en œuvre le programme pour l’application duquel il avait été élu. Les papistes étaient donc laissés s’agiter tout seuls. Dans les trois départements récupérés, les conseils municipaux des trois grandes villes étaient favorables au programme d’Herriot, mais pas les campagnes.
Des organismes papistes, pas tous, décidèrent de s’organiser entre eux. Les hauts prélats papistes demandèrent à Castelnau, général, d’en prendre la tête. La « Fédération nationale catholique » en résulta et fut très active. Il y eut d’autres groupes. Il y eut de nombreuses conférences et des manifestations. Beaucoup de papistes agirent.


II - LA TRAHISON D’ÉDOUARD HERRIOT ET DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS

Dès son arrivée au pouvoir, Herriot se laissa probablement influencer par les pressions cléricales, et il se laissa prendre dans des magouilles obscures et des calculs hasardeux. Il écouta les personnes lui affirmant que la France devait avoir des représentants partout, même au Vatican ; il se mêla à tort d’un problème interne à l’Église papiste en Sarre sur lequel s’étaient déjà cognés ses prédécesseurs, et le pape sut l’y piéger en faisant miroiter une solution si les relations avec la papauté étaient conservées, etc.
Finalement, alors que ses partisans s’impatientaient de ne pas constater l’avancement des procédures des mesures libératrices, Herriot renonça à ces dernières !
En renonçant à s’occuper d’appliquer le programme pour lequel il avait été élu, Édouard Herriot trahît les électeurs du Cartel des Gauches.
(Dans le fond, Herriot était papiste, du même genre qu’Aristide Briand. La notion de soumission et de respect aux prêtres papistes, à l’Église papiste en général, était profondément incrustée en lui-même, et favorisait donc une trahison. Il eut peut-être peur d’agir. D’ailleurs, comme beaucoup d’autres individus, il refusait d’engager la lutte contre l’Église papiste qu’il feignait de distinguer du « cléricalisme » contre lequel il affirmait lutter, vieille histoire. L’action corruptrice papiste de 1892* à propos du mot République et la dynamique cléricale fortifiée par l’aspect clérical de la loi du 9 décembre 1905* et accrue ensuite, notamment par la Première guerre mondiale, ne furent pas étrangères à la situation.)

Afin de trouver une justification à son renoncement, Herriot demanda au Conseil d’État de lui fournir « un avis impartial » à propos des trois départements récupérés.
Le 26 janvier 1925*, Herriot indiqua la conséquence brièvement et, le 3 février, il présenta cet avis à la Chambre.

Cet organisme répondit que le régime napoléonien des cultes (dit, à tort mais par habitude, concordataire) y avait été maintenu en vigueur par la loi transitoire du 17 octobre 1919* et par une loi du 1er juin 1924* (qui était postérieure de trois semaines à l’élection législative mais qui avait été votée par la Chambre des députés antérieurement à cette élection avant d’être transmise au Sénat). Le Conseil d’État constatait donc seulement la situation juridique existante, déjà très bien connue par tous les Français intéressés au problème et qui n’était l’objet d’aucune interrogation, et il ne disait rien à propos d’une éventuelle introduction de la législation française de laïcisation. Comme indiqué dans l’avis de ce Conseil, la seule question qui lui avait été posée était « la question de savoir quel est le régime applicable au culte catholique des départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle ». (F.d.c.) Il n’y avait d’ailleurs aucune question à poser à cet organisme puisqu’il fallait seulement s’occuper de préparer les projets de lois correspondant au programme, et qui pouvaient recevoir des atténuations par leurs opposants.

En plus, lorsque Herriot lut cet avis à la Chambre des députés le 3 février 1925*, il insista sur le fait que le maintien du régime napoléonien avait été décidé par une loi (« vous entendez, messieurs, la loi »), voulant ainsi donner un caractère d’irréversibilité immédiate (alors qu’une loi nouvelle aurait pu modifier la situation s’il l’avait voulu). Herriot annonça ceci : « je me refuse, par un acte de volonté personnelle, par un acte quasi-impérial, à appliquer ce qui serait ma volonté personnelle ». Il annonça aussi ceci : « C’est après une délibération du Parlement que vous pourrez décider que la loi de 1905 sera appliquée en Alsace et en Lorraine ». Le 26 janvier il avait déclaré semblablement. Élu avec un programme, Herriot n’avait évidemment pas à mettre en vigueur par lui-même la loi de 1905* dans les départements indiqués, mais il avait à s’occuper d’avancer vers ce but, d’abord en rédigeant le projet de loi, une phrase aurait suffi, et en s’occupant de le faire voter, tel quel ou en recevant éventuellement des atténuations. C’est à ça qu’il renonça en annonçant : « Si vous voulez provoquer un débat [à propos de l’introduction de la loi de 1905*], faites-le. Le Gouvernement vous y suivra. » (F.d.c.) Au lieu de s’occuper lui-même de faire introduire la loi de 1905* (et d’autres lois), il renvoya donc l’initiative aux Assemblées : vu l’attitude d’Herriot, et la situation générale cléricalisante, il était certain qu’aucune des deux ne la prendrait.
Par ailleurs, à propos de décisions qui relevaient du Gouvernement seulement, et qui ne dépendaient donc pas de loi, Herriot aurait pu agir, ce qu’il ne fit pas.

En outre, Herriot affirma qu’il était impossible d’introduire brusquement dans les trois départements une législation que la France avait adoptée au cours d’environ trente ans. (Pourtant, à ce moment, ça faisait déjà huit ans que les trois départements avaient été récupérés, et les lois de laïcisation des écoles primaires publiques et d’autres domaines qui avaient été adoptées en France l’avaient été dans un délai plus court ! En plus, les débats à l’occasion d’un projet de loi nouvelle aurait fait avancer la situation collective.

Au moins une grande partie des élus du Cartel des Gauches, peut-être tous, se laissèrent convaincre par Herriot et acceptèrent le statu quo, à titre expressément transitoire pour le groupe des « républicains socialistes ».
Globalement, après la trahison par Herriot, ce fut la trahison par la Chambre. Ça se passa le 3 février 1925 A.L.P.J.C.

Et parce que le maintien du régime napoléonien nécessitait quelques relations avec le Vatican, la conservation de ladite « ambassade » française en ce lieu fut maintenue. C’est d’ailleurs à propos du budget nécessaire que ce débat du 3 février exista.

Ce fut un grand affaiblissement de la dynamique républicaine, c’est-à-dire de ce qui restait de celle-ci et qui était déjà très faible. Il fut dû à l’influence du cléricalisme, non seulement dans les opposants cléricaux notoires, mais surtout de celui présent dans le Cartel des gauches lui-même, principalement dans Herriot. Il poussa ceux-ci à la trahison de la lignée républicaine.


III - INFORMATION ACCESSOIRE À PROPOS DE L’AVIS DU CONSEIL D’ÉTAT

L’avis du Conseil d’État exprima aussi la position juridique qui fut toujours celle de la France jusqu’alors envers la législation napoléonienne relative à l’Église papiste : la loi du 18 germinal an X est le texte de droit qui donna vigueur à la Convention de l’an IX conclue auparavant entre Napoléon et le pape Pie VI, et qui était donc seulement un projet de Convention, et il y a des « articles organiques ». « Considérant que la Convention passée le 26 messidor An IX entre le gouvernement français et le pape a été rendue exécutoire comme loi de la République par la loi du 18 germinal An X ; qu’elle y est incorporée, ainsi que les articles organiques du culte catholique avec lesquels, en vertu même de ladite loi, elle forme un ensemble indivisible ; [...]. » (F.d.c.)
Ce fut précisément parce que ce régime résultait d’une loi qu’il put être conservé dans les territoires devenus allemands en 1871* alors que, sinon, les Allemands (qui avaient alors un régime de tyrannie du protestantisme) ne l’auraient pas accepté.
(C’est lors du règne de François Mitterrand, avec Pierre Joxe comme ministre, que l’opinion papiste ultramontaine négatrice des articles organiques fut admise usurpatoirement par le Gouvernement en 1990*, par l’intermédiaire de Joxe, sans que l’opinion de la nation française ait changé. Ça exprimait l’état de chute où se trouvait déjà cette nation. Cette affaire est racontée ailleurs.)


IV - LA POSITION DU PARTI COMMUNISTE

À propos de la suppression du budget du prétendu « ambassadeur » au Vatican, le Cartel des Gauches n’en proposa évidemment pas la suppression. Ce fut le parti Communiste qui la proposa.
En fin de débat, l’élu Jean Renaud parla en son nom le 3 février. Voici des extraits de son intervention.

« M. Renaud Jean. [...] Qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas un ambassadeur français au Vatican, qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas un nonce du pape à Paris, vous sentez bien que la situation de ouvriers et des paysans de France n’en sera aucunement changée. » (Fin provisoire de la citation.)
Renaud avait tort car l’existence de telles relations implique celle d’un pouvoir clérical, c’est-à-dire celle des forces de la droite politique. Étant en place, celle-ci peut faire avancer son programme à propos d’autres sujets.

Suite immédiate.
« (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Or, notre rôle à nous, députés du parti communiste, n’est pas de départager papistes et antipapistes. » (F. prov. d.c.)
Ça revient à prétendre ne pas lutter contre la domination religieuse, donc à l’accepter, à soutenir la tyrannie papiste, à être du camp des papistes et autres tyrans religieux et, donc, aussi aux autres forces réactionnaires, notamment celles d’argent.

Suite immédiate.
« Nous sommes ici uniquement pour défendre les intérêts des ouvriers et des paysans. (Applaudissements sur les mêmes bancs ; - Interruptions à l’extrême gauche et sur divers bancs.) » (F. prov. d.c.)
Il y a une conception avilissante des individus indiqués, qui n’auraient que des intérêts matériels. En plus, il y a la négation que parmi les individus indiqués se trouvaient des personnes très passéistes, très rétrogrades. Ça se rattache à l’idée erronée selon laquelle ce parti communiste représenterait la totalité des classes sociales indiquées, ce qui était faux.

Suite immédiate.
« Cependant, la question était posée, il fallait se prononcer. Parce que l’Église catholique, trahissant bien souvent ses origines chrétiennes » (F. prov. d.c.)
Est-ce qu’une trahison existe vraiment !?

Suite immédiate.
« (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche communiste), a été surtout, à travers les âges, un instrument de domination entre les mains des riches et des puissants, contre les petits et les exploités (Applaudissements sur les mêmes bancs. - Exclamations à droite.), nous avons pris, hier, position contre l’Église catholique et contre le Vatican. Eh [Et] bien que, vous le savez, nous n’ayons aucune confiance dans le Gouvernement présent, nous avons voté contre le renvoi à la commission du chapitre 9.
M. Maupoil. Antipapiste hier, papiste aujourd’hui !
M. Renaud Jean. Mais, en même temps, nous avons éprouvé une surprise désagréable. Nous avons constaté que le cartel des gauches n’a même plus la force de manger du curé sans tomber en syncope. (Rires et applaudissements à l’extrême gauche communiste et à droite.)
M. Alexandre Varenne. C’est de la surenchère anticléricale.
M. Renaud Jean. Depuis quelques jours, ces accidents inquiétants se renouvellent avec fréquence. Nous avons constaté que, même sur des questions de cet ordre, le cartel des gauches n’est capable que de prendre des demi-mesures.
Vous avez promis au pays la suppression de l’ambassade au Vatican. Vous proposez maintenant de maintenir, auprès du pape, un quart ou un cinquième d’ambassade [relativement au budget]. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Vous proposez de voter encore une partie des crédits destinés à la représentation de la France au Vatican. [...] C’est pourquoi nous avons cru bon, nous avons cru honnête de déposer un amendement qui comporte la suppression totale des crédits. Nous l’avons cru bon, nous l’avons cru honnête, parce qu’ainsi nous vous mettons en demeure de tenir les promesses faites au pays en mai [1924*]. Qu’on supprime ou qu’on maintienne ! On ne saurait faire à la fois l’un et l’autre. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) » (F.d.c.)

Herriot repoussa l’amendement et posa la question de confiance : il démissionnerait si la proposition de suppression complète du budget concerné était acceptée.
Comme indiqué plus haut, elle ne le fut pas.



CHAPITRE 3
EN CONSÉQUENCE DE LA TRAHISON : NOUVEL ACCROISSEMENT DE L’OFFENSIVE CLÉRICALE


I - RÉACTION CLÉRICALE AUX TRAHISONS

Face à la trahison d’Édouard Herriot et de la Chambre des députés, et la victoire cléricale qui lui correspondait, les agitations des adeptes papistes militants ne cessèrent pas et même, devant leur succès, elles se renforcèrent. Ces cléricaux entrevirent la possibilité d’une augmentation de leur victoire. Ils pensèrent que le moment de la revanche de la défaite de l’Ordre moral (papiste) en janvier 1879* était arrivé. Ils accrurent leur pression et l’agitation afin de faire triompher leur égoïsme acharné, leur volonté de placer leur religion dans la vie publique, de l’imposer à tous. (Cette situation s’explique ainsi : puisque la trahison d’Herriot était l’expression d’une victoire du cléricalisme, elle favorisait la dynamique de celui-ci, qui n’avait plus qu’à profiter de sa situation. Il chercha donc à améliorer sa victoire, notamment en évacuant Herriot.)
À l’occasion d’une conférence à Marseille en février 1925 A.L.P.J.C., une confrontation violente exista qui causa la mort de deux papistes et fit environ soixante blessés. Dans La Documentation catholique du 14 mars 1925*, col. 700, les mots « les nôtres » sont employés : « […] la rue a été livrée à des hordes sauvages qui ont assommé sans pitié un grand nombre des nôtres, cent ou cent-cinquante, sous les yeux des policiers, qui ont laissé faire parce qu’ils n’avaient pas d’ordres ! ». (F.d.c.)
L’action principale de cet accroissement de l’offensive cléricale exista le 10 mars 1925*, jour de l’émission d’une déclaration de l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France. Elle fut publiée dans la presse.

Des extraits commentés sont présentés ci-après.
Ils proviennent de La Documentation catholique, 13 mars 1925*, col. 707. Dans cette revue, le texte est introduit par le paragraphe suivant : « Nous nous empressons de publier la Déclaration solennelle publiée par les cardinaux et archevêques de France à l’issue de leur réunion annuelle (10.3.25) ; la haute portée doctrinale et pratique de ce document n’échappe à personne, au point qu’on a pu l’appeler "l’acte le plus considérable de l’histoire de l’Église de France depuis cinquante ans" [...]. » (F.d.c.)
Dans les extraits reproduits, une note de bas de page est incorporée au corps du texte, et des caractères gras de sous-titres précédés par un numéro sont remplacés par des petites capitales.


II - LA DÉCLARATION ÉPISCOPALE PAPISTE DU 10 MARS 1925*

« Déclaration de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France sur les lois dites de laïcité et sur les mesures à prendre pour les combattre »

« I -  Injustice des lois de laïcité (2). [(2) « Les sous-titres appartiennent au document. »]
1. Les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. » (Fin provisoire de la citation.)
L’expression droits de Dieu semble avoir été inventée au moment de la Révolution française, par des contre-révolutionnaires papistes s’opposant à elle de droits de l’Homme (et du citoyen). L’expression droits de Dieu signifie : droits auto-attribués de l’Église papiste à dominer l’humanité en imposant ses règles à tous en sachant que ça nuit à des individus pour lesquels elle n’éprouve même pas la plus petite pitié.

Suite immédiate.
« Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, familial, social, politique, national, international. Elles supposent la méconnaissance totale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Évangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, etc.) ; à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. Ceux qui en ont inauguré le règne, ceux qui l’ont affermi, étendu, imposé, n’ont pas eu d’autre but. De ce fait, elles sont l’œuvre de l’impiété, qui est l’expression de la plus coupable des injustices, comme la religion catholique est l’expression de la plus haute justice. » (F. prov. d.c.)
Lorsque, dans le but de créer un régime de liberté et d'égalité en droits, on ne place pas de croyances dans la vie publique, en enlevant celles qui s'y trouvent, avec leurs conséquences, c'est une situation de neutralité étatique en matière de croyances qui est créée, pas une tyrannie par de l'athéisme. Celle-ci consisterait à placer dans la vie publique des affirmations athées et leurs conséquences.
Par ailleurs, pour toutes les variétés de christianisme, christianiser un pays, c’est d’abord christianiser des individus lorsque ça commence ainsi et c’est surtout y instaurer une tyrannie chrétienne. Supprimer celle-ci est « déchristianiser » ce pays, indépendamment de ce que sont ses individus.
Lorsque les papistes emploient le mot « justice », c’est toujours selon leur propre conception du juste et de l’injuste, et il correspond donc toujours à une tyrannie de leur religion, la plus complète possible, c’est-à-dire à de l’injustice par rapport aux droits naturels de chacun à la liberté et à l’égalité en droits.

Suite immédiate.
« 2. Elles sont injustes, ensuite, parce qu’elles sont contraires à nos intérêts temporels et spirituels. Qu’on les examine, il n’en est pas une qui ne nous atteigne à la fois dans nos biens terrestres et dans nos biens surnaturels. La loi scolaire [...] La loi de Séparation [...] La loi du divorce [...] La laïcisation des hôpitaux [...] On pourrait développer ces considérations à l’infini, y ajouter et montrer que le laïcisme, dans toutes les sphères, est fatal au bien privé et public. Dès lors, les lois de laïcité ne sont pas des lois. Elles n’ont de la loi que le nom, un nom usurpé ; elles ne sont que des corruptions de la loi, des violences plutôt que des lois. » (F. prov. d.c.)
La dernière phrase citée est une expression de la corruption papiste du mot loi. Voici d’abord un extrait de l’encyclique « Sapientiae christianae » émise par le pape Léon XIII le 10 janvier 1890*. « La loi n’est pas autre chose qu’un commandement de la droite raison porté par la puissance légitime, en vue du bien général. Mais il n’y a de vraie et légitime puissance que celle qui émane de Dieu, souverain Seigneur et Maitre de toutes choses, lequel seul peut investir l’homme d’une autorité de commandement sur les autres hommes. On ne saurait donner le nom de droite raison à celle qui est en désaccord avec la vérité et avec la raison divine ; ni non plus appeler bien véritable celui qui est en contradiction avec le bien suprême et immuable, et qui détourne et éloigne de Dieu les volontés humaines. » (F.d.c.) (Lettres apostoliques [...], livre déjà indiqué.) Puisque le pape (avec son Église) pose sa définition personnelle du mot loi, puisqu’il se déclare (lui avec son Église) le détenteur de la prétendue « vérité » et le seul compétent pour qualifier, il peut ensuite déduire facilement que seules les lois de sa religion correspondent à sa définition établie sur mesure. Le Moyen-Âge européen a croupi en conséquence d’un tel processus mental. Cela dit, les papistes devraient constater que les humains n’attendirent pas l’apparition relativement récente de l’Église papiste, ni même du christianisme en général, pour établir des lois orales ou écrites qui existaient en tant que telles, quel que soit leur contenu. La parole du pape et des évêques est donc vraiment une corruption du mot loi, qui est destinée à permettre le développement de la tyrannie des papistes en justifiant le refus, en doctrine à ce moment, de prendre en considération les lois qui leur déplaisent.

Suite immédiate.
« […] Mais comme les lois de laïcité attentent aux droits de Dieu, comme elles nous atteignent dans nos intérêts spirituels ; comme, après avoir ruiné les principes essentiels sur lesquels repose la société, elles sont ennemies de la vraie religion, qui nous ordonne de reconnaitre et d’adorer, dans tous les domaines, Dieu et son Christ, d’adhérer à leur enseignement, de nous soumettre à leurs commandements, de sauver à tout prix nos âmes, il ne nous est pas permis de leur obéir, nous avons le droit et le devoir de les combattre et d’en exiger, par tous les moyens honnêtes, l’abrogation.

II - Mesures à prendre pour combattre les lois de laïcité.
Deux tactiques. La première consisterait à ne pas heurter de front les législateurs laïcs ; à essayer de les apaiser et d’obtenir qu’après avoir appliqué leurs lois dans un esprit de modération ils finissent par les laisser tomber en désuétude. Il est possible qu’avec certains hommes investis du pouvoir et moins mal disposés cette méthode ait quelque chance de succès. On citerait des cas dans l’histoire où elle a réussi. De plus, elle aurait l’avantage de ne point exaspérer les adversaires et de ne point provoquer de leur part des mesures d’autant plus redoutables qu’elles seront inspirées par un sentiment plus irrité. Cependant, cette tactique présente plusieurs inconvénients graves.
1° Elle laisse les lois debout. À supposer qu’un ministère ou plusieurs ministères n’en usent qu’avec bienveillance, ou même cessent d’en user contre les catholiques, il dépendra d’un nouveau Gouvernement de les tirer de l’oubli, de leur rendre leur vigueur et leur efficacité. Danger qui n’est pas imaginaire car de notre temps le pouvoir passe continuellement d’un parti relativement tolérant à un parti extrême. Il suffit que le premier se soit montré un peu conciliant pour que le second, par réaction, ne garde à notre endroit aucun ménagement. Depuis des années nous assistons à ce flux et à ce reflux de la persécution religieuse, qui, au fond, s’est toujours aggravée. Elle habitue les esprits, fussent-ils sincèrement catholiques, à regarder comme justes, comme compatibles avec la religion, les lois de laïcité ; elle favorise ces hommes qui, oscillant perpétuellement entre le laïcisme et le catholicisme, sont prêts à toutes les concessions pour gagner des voix à droite et à gauche, pour entrer dans un ministère, et, n’essayant que d’atténuer quelques effets du laïcisme, en laissent subsister le principe, et en pratique lui sacrifient à peu près complètement le catholicisme. On dira qu’une attitude de conciliation nous a valu quelques faveurs particulières. Petits avantages quand on songe à l’immense courant d’erreur et de mal qui envahit les âmes et les entraine à l’apostasie ! Petits avantages qui nous enchainent et nous empêchent de réagir contre nos adversaires ! » (F. prov. d.c.)
Dans cette avant-dernière phrase, l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques, (A.C.A.) dit, à nouveau, qu’il y a besoin de l’action de l’État pour transformer des humains en papistes et pour les conserver ainsi.

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« 2° Les plus malfaisantes de ces lois continuent à agir, quelles que soient les intentions des ministères successifs. Au moment des accalmies apparentes auxquelles nous avons eu trop de confiance, les écoles athées fonctionnaient sans arrêt ; on préparait des dossiers contre les Ordres religieux, et l’attribution des biens ecclésiastiques se poursuivait sournoisement et surement.
3° Cette politique encourage nos adversaires, qui, comptant sur notre résignation et notre passivité, se livrent chaque jour à de nombreux attentats contre l’Église. En somme, les lois de laïcité se sont multipliées au point de réduire chaque jour davantage la reconnaissance du domaine divin sur nous et le champ de nos droits et de nos libertés. Ces pensées frapperont singulièrement quiconque se rappellera la série des lois dont nous sommes les victimes, quiconque invoquera le témoignage de l’histoire pendant le dernier demi-siècle.
C’est pourquoi la majorité des catholiques vraiment attachés à leur foi demande qu’on adopte une attitude plus militante et plus énergique. Elle demande que sur tous les terrains, dans toutes les régions du pays, on déclare ouvertement et unanimement la guerre au laïcisme et à ses principes jusqu’à l’abolition des lois iniques qui en émanent ; que, pour réussir, on se serve de toutes les armes légitimes. » (F. prov. d.c.)
L’Église papiste a le projet de créer sa tyrannie mondiale (le prétendu règne de Dieu sur la Terre) et, pour lui, elle s’est attribuée tous les droits et toutes les libertés des tyrans. L’A.C.A. (Assemblée des Cardinaux et Archevêques) évoque les réductions de la tyrannie papiste. Pour les papistes, les vrais, croire à leur religion implique la domination en nuisant aux non-papistes. Les réductions de la tyrannie sont vécues comme étant des persécutions. Les nazis combattus auraient pu dire pareil. Est-ce que certains le dirent ?

III  Moyens à employer.

Ces moyens peuvent se ramener à trois : 1° Action sur l’opinion ; 2° Action sur les législateurs ; 3° Action sur le Gouvernement.

Action sur l’opinion
L’action sur l’opinion s’exercera par la propagande de la vérité ; par la dénonciation des préjugés qui égarent le peuple en l’aveuglant ; par les démonstrations extérieures.
a) La propagande sera féconde si elle est persévérante ; si, tous d’accord, les catholiques font retentir partout la même note de réprobation contre les injustices de la législation ; neutralité (mensongère d’ailleurs et impossible) et laïcité de l’enseignement, école unique, divorce, spoliation du clergé, ostracisme des Congrégations, athéisme de l’État et des institutions domestiques, sociales, charitables, politiques ; si les Lettres épiscopales, les [publications titrées] Semaines religieuses, les Bulletins paroissiaux, les revues, la presse, les affiches, les conférences, les catéchismes, donnent le même son de cloche. (F. prov. d.c.)
Le mot « neutralité » exprime la conception des partisans de la liberté et de l’égalité en droits naturels et leurs conséquences, qui ne voulaient donc pas de domination par une ou plusieurs croyances. (C’était vrai au niveau des principes mais il n’y avait pas la volonté d’en déduire toutes les conséquences.) Ça impliquait la suppression de la présence de religions dans la vie publique. Ça impliquait aussi la lutte contre les tentatives de conquête. Ça impliquait aussi l’interdiction des religions reconnues nuisibles par nature.
Par ailleurs, neutralité et laïcité avaient alors la même signification. Les mots « spoliation du clergé » expriment l’interprétation papiste.

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« Après avoir montré que les individus, les familles, les nations, doivent à Dieu et à Notre-Seigneur un culte officiel, intérieur, extérieur, une soumission de l’intelligence, de la volonté, de l’activité, il sera bon et nécessaire de faire ressortir les avantages temporels qu’apporte, dans tous les ordres, la religion catholique, les maux sans nombre que causent, à cet égard, les lois de laïcité. Par exemple, la foi en une autre vie et en un Juge suprême, l’éducation et la morale chrétiennes, la doctrine évangélique du mariage et de son indissolubilité sont les ennemies du fléau de la dépopulation ; l’incrédulité, l’école laïque, le divorce, en sont les complices. Aucune loi n’est aussi favorable à l’éducation des jeunes esprits et des jeunes cœurs que la loi chrétienne, tandis que la science et la morale ont gravement perdu en brisant avec l’Église. L’application des lois de laïcité a couté à la France des milliards qui auraient pu être épargnés, servir au soulagement des malheureux, accroitre la richesse et les réserves du pays, lui assurer au dehors un prestige grandissant. Malgré ces dépenses ruineuses, les maladies, les orphelins, les pauvres, les vieillards, n’en ont été que plus mal soignés. » (F. prov. d.c.)
L’A.C.A. semble évoquer les lois qui avaient évacués les moines et moinesses des écoles et hôpitaux et peut-être d’autres lieux. Elle n’évoque pas la suppression des rémunérations des prêtres des divers grades sauf pour les retraites, dans les armées (les ennemis sont dans la maison) et peut-être ailleurs. La fin de la citation est une appréciation subjective.

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« Que sont devenues, sous le régime du laïcisme, l’impartialité des tribunaux, la liberté des individus, des familles, des officiers, des magistrats, des instituteurs, des fonctionnaires, des mourants ; la participation des meilleurs citoyens aux emplois publics, la justice commutative ou distributive, les relations des classes, l’unité, la paix intérieure, la conscience professionnelle, etc. ? Léon XIII revenait souvent à ces considérations, qui émeuvent la multitude. (F. prov. d.c.)
Dans les tribunaux, les cruciberks accrochés aux murs avaient été enlevés. Personnes n’avait été obligé de cesser de croire à sa religion et de pratiquer. Lorsque les papistes, comme d’autres chrétiens n’arrivent pas à dominer autant qu’ils le veulent, ils jouent aux victimes, aux persécutés. Lorsqu’une conception religieuse n’est plus présente dans certains domaines de la vie publique ou seulement collective, il en est évidemment de même pour ses conséquences.

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« b) Il faudrait encore confondre les préjugés qui égarent le peuple en l’aveuglant. En voici quelques-uns : La loi, juste ou injuste, est la loi ; on est tenu de lui obéir. » (F. prov. d.c.)
La vraie doctrine républicaine est que les lois ne doivent jamais être contraires aux droits naturels (selon 1789*) individuels à la liberté et à l’égalité en droits. En cas contraire, il y a une tyrannie contre laquelle il est légitime de lutter par tout moyen, même une révolution. Cela dit, il est vrai aussi que la loi est la loi tant que la nation ne décide pas de la changer.

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« – Les lois de laïcité sont intangibles (alors que toutes les autres peuvent être changées et que les Parlements passent leur vie à les changer). » (F. prov. d.c.)
Les républicains (selon la notion de République française) ne disaient pas seulement que les lois dites « laïques » étaient « intangibles », ils disaient qu’elles étaient intangibles à la République. Ils savaient que toutes les lois peuvent être supprimées ou modifiées et ils n’auraient pas commis la sottise de dire le contraire. Ils disaient que la république (avec ou sans première lettre majuscule) étant d’abord un système de liberté et d’égalité en droits, elle impliquait la suppression de la tyrannie papiste (qui est une absence de liberté et d’égalité), ainsi que la lutte contre les tentatives d’accroissement de celle-ci. (Un tel régime de liberté et d’égalité en droits n’avait pas encore été créé mais une partie de ce qui l’avait été était l’enjeu de la bataille d’alors. Une autre partie, plus ancienne puisqu’elle provenait de la Révolution française, ne l’était pas car les papistes ne s’y attaquaient pas. Par exemple l’enregistrement des naissances et décès n’était plus confié à des prêtres papistes.) Ces républicains savaient donc que « ces lois laïques » pouvaient donc être supprimées et que ça correspondrait à abandonner la République française.
Dans les formules lois laïques et lois intangibles, le mot loi était employé de manière générique pour désigner toutes les décisions juridiques ayant supprimé des éléments de la tyrannie papiste ; les plus importantes (des « lois ») étaient principalement visées. Les adjectifs laïques et intangibles correspondaient au caractère principal de ces textes, correspondaient à de telles suppressions. Plusieurs de ces textes contenaient des éléments contraires, c’est-à-dire des éléments plaçant ou conservant de la religion dans la vie publique. Des partisans des « lois laïques » dites « intangibles » voulaient parfois supprimer ces éléments cléricaux que, par contre, les cléricaux ne reprochaient pas et voulaient conserver. Autrement dit, les deux formules indiquées ci-avant étaient simplificatrices en déformant parfois. Globalement, chacun savait que ça concernait l’élément principal des textes évoqués. Plus essentiellement, certains des partisans des textes en question savaient que des améliorations (de leur point de vue) pouvaient toujours être apportées. C’était donc l’essentiel de la loi qui était visé : soit la liberté et d’égalité en droits (c’est-à-dire la République française), soit le papisme (c’est-à-dire la tyrannie papiste).

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« – Attaquer les lois laïques, c’est attaquer la République » (F. prov. d.c.)
L’exactitude de cette affirmation républicaine est indiquée dans le commentaire précédent et ailleurs.

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« (comme si la législation et la Constitution n’étaient pas distinctes ; comme si les républicains les moins suspects n’attaquaient pas les lois qu’ils ont eux-mêmes votées, et jusqu’à la Constitution dont ils sont les auteurs. » (F. prov. d.c.)
Des lois votées pendant la Troisième République et les lois constitutionnelles de celle-ci qui avaient été votées en 1875 A.L.P.J.C. ne le furent pas seulement par des républicains (selon la notion de république française) mais elles le furent aussi par des opposants et par des catégories intermédiaires. Il était donc normal que de tels républicains cherchent à éliminer les éléments antirépublicains de telles lois. Par ailleurs, des erreurs d’appréciation peuvent exister, et un changement de conjoncture peut nécessiter des adaptations. Ce qui vient d’être écrit est indiqué par rapport au texte commenté et il ne faut le généraliser plus que ça le doit.

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« La vérité est que les catholiques devront toujours combattre le laïcisme, quel que soit le régime - régime monarchique ou républicain - qui l’aura mis en vigueur). » (F. prov. d.c.)
L’A.C.A. fait ce qui est habituel à l’Église papiste : tout réduire à des formes, à de la technique, à un mécanisme, enlever l’esprit pour y placer le sien. Ainsi, elle fait comme si la République française était d’abord une technique, une forme, un mécanisme, celui notamment relatif à des élections, et comme si l’esprit devait être le papisme : les élections seraient seulement destinées à choisir les personnes qui, premièrement, mettront en vigueur le papisme et, deuxièmement, s’occuperait de leur domaine de quelques aspects techniques. La République serait seulement une « forme de gouvernement » que les papistes devraient conquérir par l’intermédiaire du système des élections afin d’instaurer la domination complète de leur religion.

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« – Il faut séparer la religion de la politique » (F. prov. d.c.)
L’opinion républicaine (selon la notion de République française) est qu’il faut séparer « la religion », les religions, et les autres croyances, de la vie publique, et ça relève de la politique, de même que la conservation de la situation qui résultera de cette évacuation, qui sera permanente, et qui sera donc toujours dans « la politique ». De même, placer de la religion dans la vie publique relève de la politique. Par ailleurs, tout le programme de l’Église papiste est politique, le prétendu règne de Dieu sur la Terre. Mais là aussi ses chefs réduisent, avilissent. On comprend par ce qui suit.

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« (il ne faut pas les séparer, il faut les distinguer et les concilier). » (F. prov. d.c.)
Au niveau de la réalité, l’A.C.A. dit qu’il ne faut pas « séparer » et ça signifie que l’Église papiste doit être placée dans la vie publique, le plus possible. C’est une très forte tyrannie papiste qui est voulue.
L’A.C.A. parle seulement de sa religion, car elle n’envisage pas le cas d’une autre religion et elle n’approuverait pas une « conciliation » avec le seul mahométisme par exemple.
L’A.C.A. évoque une conception des deux domaines et des deux pouvoirs qui sont internes à l’Église papiste lorsqu’elle est au pouvoir en un pays au premier niveau de sa législation en matière de croyances, et ça ne concerne donc pas « la religion » et « la politique », mais le clergé papiste et les papistes qui ne sont pas membres de leur clergé.
Il y a la conception qui correspondait à la situation en France avant la Révolution française mais elle n’existait plus dans l’Église papiste.
L’A.C.A. évoque donc la conception ultramontaine où le clergé papiste est l’État-pouvoir public, le pape trônant, et leur mot « politique » désigne donc seulement ce qui relève du pouvoir subalterne au clergé.

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« – La religion est affaire privée (la religion est affaire privée, affaire domestique, affaire publique. » (F. prov. d.c.)
Les mots « la religion » désignent seulement le papisme, et il est donc facile à l’A.C.A. de parler d’une « affaire publique ». Elle n’en voudrait pas si la seule religion considérée comme « affaire publique » était le mahométisme. L’A.C.A. est bien en train de présenter la conception papiste. Lorsque plusieurs religions (et d’autres croyances) ont la même prétention, que faire ? Avec l’aspiration à n’avoir aucune domination de ce genre, la réponse républicaine consiste à souhaiter la neutralité de la vie publique à ce sujet et à tenter de la créer, notamment en évacuant les religions qui y sont déjà.

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« La société, comme l’individu, doit au vrai Dieu des adorations et un culte). » (F. prov. d.c.)
Au cas où un « Dieu » existerait, et puisqu'il y a de nombreuses conceptions relatives à ce mot, qui dit qui est le « vrai » ? C’est chaque croyant selon son opinion.
Pour l’A.C.A., les mots « la religion » désignent seulement le papisme qui aurait le « vrai Dieu ». Ils indiquent la prétention dominatrice inhérente à leur Église.

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« – La religion n’a rien à voir dans la politique » (F. prov. d.c.)
La conception républicaine (selon la notion de République française) est que placer ou non de la religion, quoi qu’elle soit, ou toute autre croyance, dans la vie publique relève de la politique. (Il n’y a pas que dans cette conception qu’il y a cette considération.) Cette conception est aussi qu’il ne faut pas de croyance dans la vie publique.

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« (la religion laisse à chacun la liberté d’être républicain, royaliste, impérialiste, parce que ces diverses formes de gouvernement sont conciliables avec elle ; » (F. prov. d.c.)
Comprendre selon la conception ultramontaine. Le mot « religion » désigne d'abord la conception papiste ultramontaine. Le mot « politique » désigne le pouvoir subalterne qui est aux mains de papistes obéissants au clergé. Le clergé se dit indifférent à sa « forme ».

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« elle ne lui laisse pas la liberté d’être socialiste, communiste ou anarchiste, car ces trois sectes sont condamnées par la raison et par l’Église. » (F. prov. d.c.)
Lorsque l’Église papiste considérera enfin la République française pour ce qu’elle est, elle la reconnaitra incompatible avec elle-même et la condamnera. Par ailleurs, les règnes de François Mitterrand et de François Hollande permirent de constater que l’Église papale peut faire un relatif bon ménage avec du socialisme... lorsque celui-ci est corrompu pour devenir un soutien du papalo-jésuitisme, de ce qui fut appelé « l’ultra-libéralisme », et lorsqu’il est réduit à l’humiliante charité chrétienne pour tenter de compenser les plus gênants dégâts causés. En plus de ce « socialisme » frelaté, l’Église papiste elle-même n’exprima pas alors le maximum de ce qu’elle est puisque sa relation avec cet État n’est pas ultramontaine. Lorsque l’Église papiste ne combat pas une situation politique, c'est parce que celle-ci lui est favorable.

Suite immédiate.
« À moins de circonstances particulières, les catholiques sont tenus de servir loyalement les Gouvernements de fait » (F. prov. d.c.)
Ces mots « de fait » signifient que l’A.C.A. tient compte de la réalité matérielle, du vécu, à ce sujet mais qu’elle ne lui reconnait aucune légitimité, aucun fondement doctrinal, et elle cherche à placer sa religion, sa mentalité (avec ses conséquences), dans chaque « forme ». C’est pour cela aussi que, du point de vue ultramontain, avant la Révolution française, les rois successifs de France furent considérés par les papalojésuites comme usurpateurs puisqu’ils ne se comportaient pas selon la conception ultramontaine. Pareils en les autres pays. (On finira par comprendre que l’Église papiste ne fut jamais admise en France complètement. Est-ce que ça arrivera au moment où elle y sera interdite ?)

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« aussi longtemps que ceux-ci travaillent au bien temporel et spirituel de leurs sujets ; » (F. prov. d.c.)
Comprendre que, dans la réalité, les papistes sont tenus de soutenir les régimes politiques, quels qu’ils soient, qui favorisent la domination du papisme car cette domination est ce qui importe. Le mot « sujets » est complètement antirépublicain et il révèle l’opinion de l’A.C.A., de leur Église.

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« il ne leur est pas permis de prêter leur concours aux mesures injustes ou impies que prennent les Gouvernements ; ils sont obligés de se rappeler que la politique, étant une partie de la morale, est soumise, comme la morale, à la raison, à la religion, à Dieu). » (F. prov. d.c.)
Cette déclaration n’est pas en contradiction avec une doctrine papiste des deux domaines et des deux pouvoirs. Le mot « politique » est relatif au pouvoir subalterne au clergé de la conception ultramontaine. Il concerne le choix des personnes seulement, ou d’autres aspects matériels, pas le choix des idées car celles-ci sont toujours du catholicisme romain qui doit être placé dans les décisions.

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« – C’est d’une façon analogue qu’il convient de réfuter les autres préjugés répandus dans la population.
À cette action sur l’opinion par la propagande se rattache la question des publicistes et des conférenciers. Il est très désirable que ceux-ci soient formés et préparés sérieusement ; qu’ils ne se contentent pas de formules universelles - generalissa non movent, - de phraséologies vagues et vides, mais qu’ils fassent preuve de précision, de compétence, de force, de clarté ; qu’en particulier ils étudient les traités de la foi, de l’Église, des relations de l’Église et de l’État. » (F. prov. d.c.)
Ce dernier mot « Église » désigne le clergé papiste. Ce mot « État » désigne le pouvoir subalterne au clergé. Ce fut la conception ultramontaine que les « publicistes » et « conférenciers » papistes furent invités à étudier et comprendre afin d’en parler correctement mais en employant des mots qui ne l’exprimaient pas bien. Il est probable que beaucoup de papistes de France ne comprirent pas le fond doctrinal de la Déclaration de l’A.C.A. mais qu’ils en comprirent seulement qu’il fallait agir pour que, dit objectivement, leur Église ne soit pas davantage évacuée de la vie publique française et qu’elle y domine davantage.

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« c) Action sur l’opinion par les manifestations extérieures. – En cet ordre, la prudence nous prescrit de procéder suivant ses préceptes, d’éviter la témérité, de prendre toutes les précautions nécessaires. Mais il est sûr que les manifestations extérieures, bien préparées, impressionneront la foule en lui donnant l’idée, qu’elle n’a pas, de notre nombre, de notre unité, de notre puissance et de la volonté inébranlable où nous sommes de revendiquer nos droits jusqu’à la victoire. "L’opinion, disait dernièrement un de nos cardinaux, se prononce pour ceux qui se battent bien." Elle abandonne ceux qui s’abandonnent eux-mêmes.

Action sur les législateurs
Cette action peut aboutir à quelques résultats heureux.
a) Par des pétitions envoyées aux députés, aux sénateurs de chaque département. Il conviendrait que ces pétitions vinssent de tous les groupements : groupements de pères de famille, d’anciens combattants, de Jeunesse catholique, de cheminots, de veuves de guerre ; des Ligues féminines catholiques, des personnalités les plus considérables de la banque, de l’industrie et du commerce, etc. » (F. prov. d.c.)
La réponse de quelques-unes de ces « personnalités » à l’appel de l’A.C.A., en allant au-delà d’une pétition, fit renverser Édouard Herriot.

Suite immédiate.
« Ces pétitions seraient adressées à tous les parlementaires sans exception, et, si un ministre appartenait à la contrée, on aurait soin de lui faire tenir ces protestations et ces réclamations.
b) Des personnages considérables voudraient qu’on allât plus loin et que l’on donnât à tous les catholiques la consigne de refuser leurs voix aux candidats qui ne seraient pas, en théorie et en pratique, les adversaires du laïcisme et des œuvres neutres. Dans l’esprit de ces hommes graves, la théorie du moindre mal, poussée au-delà des bornes, nous a valu des échecs et des malheurs de plus en plus irréparables que nous aurions pu conjurer, au moins en partie, par une attitude plus ferme.

Action sur le Gouvernement
Ce qui remue l’opinion et les Chambres atteint déjà le Gouvernement, mais il faut l’aborder directement. Socialistes, communistes, fonctionnaires, ouvriers, commerçants, nous donnent l’exemple. Quand une loi ou un décret leur déplait ou leur nuit, ils n’estiment pas suffisantes les interpellations de leurs représentants à la Chambre ou au Sénat, ils s’adressent eux-mêmes au pouvoir. Ils se rendent en masse aux portes des mairies, des préfectures, des ministères ; ils envoient aux titulaires de l’autorité des protestations, des délégations, des ultimatums ; ils multiplient les démarches, voire les grèves ; ils assiègent et ils harcèlent le Gouvernement, qui, presque toujours, finit par céder à leurs instances. Pourquoi, autant que nous le permettent notre morale, notre dignité, notre amour de la paix, fondée sur la justice et la charité, ne les imiterions-nous pas, afin d’effacer de notre Code des lois qui, suivant l’énergique parole d’un de nos évêques, nous mènent "du laïcisme au paganisme" ?
Assurément, l’œuvre est immense et difficile, mais le propre de la vertu de force est d’affronter les obstacles et de braver le danger. De plus, nous disposons de troupes dont le nombre et le courage égalent au moins le nombre et le courage des autres groupements, car une multitude de chrétiens, à compter seulement ceux qui sont fervents et agissants, sont impatients d’engager la lutte. Nos cadres – paroisses, diocèses, provinces ecclésiastiques – sont préparés. Ce qui a trop manqué jusqu’ici aux catholiques, c’est l’unité, la concentration, l’harmonie, l’organisation des efforts. N’auront-ils pas assez d’abnégation pour former un corps compact qui travaillera avec ensemble sous la direction de leurs supérieurs hiérarchiques ? On dira que cette attitude nous expose à des retours offensifs et impitoyables de nos adversaires. Ce n’est pas certain ; en tout cas, à quelles calamités ne nous expose pas l’attitude contraire ? Quel avenir nous attend si, satisfait d’une légère et artificielle détente, nous nous endormons ? Jamais peut-être, depuis cinquante ans, l’heure n’a paru aussi propice ; à la laisser passer sans en profiter, il semble bien que nous trahissions la Providence. » (F.d.c.)

La prétendue « détente » résultait de la renonciation traitresse par Édouard Herriot à l’application du programme pour lequel il avait été élu, (comme une « détente », un « apaisement », avait déjà résulté de la perfide action cléricale d’Aristide Briand en faveur de sa religion en 1905*). Les prélats profitèrent de ce nouvel élan de la dynamique cléricale pour s’occuper d’obtenir davantage.


III - VALEUR DE CETTE DÉCLARATION ÉPISCOPALE DE 1925*

À propos de cette déclaration du 11 mars 1925*, des papistes postérieurs honteux de leurs chefs indiquèrent, soit qu’elle aurait été rétractée, soit qu’elle aurait été désavouée par le pape, mais ils ne donnèrent jamais les références de ces actes prétendus. Des papistes signalèrent un discours prononcé dans une cathédrale, c’est-à-dire aux seuls assistants papistes, par un prélat se désolidarisant au moins partiellement et apparemment de ses collègues.
Si ce discours individuel exista vraiment, il ne saurait avoir une valeur supérieure à la déclaration écrite du 10 mars 1925* qui fut faite par l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques, c’est-à-dire au nom des tous les prélats indiqués, même les absents, et il ne saurait donc l’annuler. Si un acte du pape avait existé, il concernerait seulement cette déclaration et pas toutes les autres exprimant le même contenu.
Si l’un de ces actes avait existé, il aurait obligatoirement été publié dans La Documentation catholique or, dans celle-ci, pour l’année 1925*, il n’y a rien.
Si cet acte avait existé plus tard, il l’aurait été à une époque où les opposants (relativement modérés) à la domination papiste avaient perdu la bataille ; cet acte aurait alors été une manœuvre hypocrite mais pas une rétractation ni un désaveu papal.
Si un tel acte avait existé, l’immensité de sa discrétion empêcherait qu’il puisse avoir la valeur d’une annulation de la déclaration du 10 mars 1925* qui fut reproduite dans des journaux et commentée à la Chambre des députés.
Aucun acte ne semble avoir existé car sinon une référence serait indiquée lors de l’affirmation de l’existence de l’un d’eux.

 

CHAPITRE 4
LE 19 MARS 1925*, UNE EXPRESSION DU CONSTAT D’UN ÉTAT DE FAIT QUI ÉTAIT EN TRÈS GRANDE PARTIE L’EFFET DE LA CORRUPTION PAPALE DU MOT RÉPUBLIQUE EN 1892*


I - INTRODUCTION

À la Chambre des députés, le 19 mars 1925 A.L.P.J.C., commença une discussion de deux jours à propos d’une interpellation adressée au Gouvernement et concernant « l’attitude que compte prendre le Gouvernement en présence des attaques dirigées par les évêques de France contre les institutions laïques et scolaires de la République, contre la notion même de la loi et contre les principes sur lesquels se fondent les sociétés modernes ». (F.d.c.)
Ici, l’enjeu n’est pas d’en présenter un compte-rendu.
Le 19 mars, le député Jean Le Cour Grandmaison prononça un discours intéressant pour le sujet du présent dossier : des extraits commentés en sont présentés ici. Ils proviennent du Journal officiel de la République française, Débats parlementaires.


II - PRÉSENTATION DE L’ORATEUR

Ce député était un royaliste papiste.
En tant que papiste, il était partisan de la domination de sa religion sur tous et il était donc allié aux papistes qui s’étaient ralliés au plan de bataille papal de 1892*, le ralliement au système des élections dans le but de conquérir le pouvoir et d’instaurer l’hégémonie complète de l’Église papiste en France.
En tant que royaliste, il était resté extérieur au conflit relatif à la distinction ou à l’absence de distinction entre la République et ladite « forme de gouvernement » puisqu’il n’y avait aucun intérêt, ce qui ne l’empêcha pas de subir quand même l’influence corruptrice vaticane à propos du mot République, et même de l’admettre.
On peut cependant percevoir la situation qui existait en étant en très grande partie l’effet de la corruption papale du mot République.
Jean Le Cour Grandmaison présenta les deux partis fondamentaux en présence, indépendamment de ses propres idées, et malgré des erreurs de pensée (qui sont indiquées ci-après).


III - EXTRAITS COMMENTÉS

P. 1727. « M. Jean Le Cour Grandmaison. […] J’espère que […] vous m’excuserez de vous infliger la présence à la tribune d’un troisième orateur de l’extrême droite. […]
Nous assistons, depuis quelques mois, à un spectacle quelque peu déconcertant. Nous voyons le Gouvernement, qui proteste de sa bonne volonté et de son respect à l’égard du catholicisme, reprocher aux catholiques de comploter contre la République ; et nous entendons les catholiques, qui se défendent de toute arrière-pensée politique, et dont, au surplus, un certain nombre sont sincèrement attachés du [au] régime, dire que le Gouvernement menace leurs libertés religieuses. » (F. prov. d.c.)
Comprendre : « menace » de réduire leur tyrannie, « menace » leur droit auto-attribué d’agir de manière illimitée dans le but de conserver et d’accroitre leur tyrannie.

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« Nous retombons ainsi dans ce cercle vicieux d’où seule la guerre avait eu la vertu de nous faire sortir en imposant aux différents partis une trêve, aujourd’hui rompue – je le regrette, pour ma part – mais qu’il n’était peut-être au pouvoir de personne de prolonger.
Ce qui me suggère ce doute, c’est une phrase de Jules Ferry, que je vous demande la permission de vous rappeler : "Au fond, disait-il, la doctrine républicaine et la doctrine catholique sont philosophiquement irréductibles."
C’est bien de doctrine qu’il s’agit, et c’est sur le terrain de la doctrine que j’entends me tenir pour laisser à ce débat la haute portée qu’il revêt à mes yeux. (Applaudissements.)
Je ne me fais pas d’illusion. Je vais heurter bien des idées reçues de ce côté de la Chambre (la gauche), et peut-être même de celui-ci (la droite). Mais je ne compromets que moi, je ne suis mandaté par aucun groupe et j’essaierai, pour me faire pardonner ma franchise, d’être bref et de ne blesser personne.

Et tout d’abord, messieurs : "Qu’est-ce qu’un républicain ?" (Interruptions à l’extrême gauche.)
M. Jean Le Cour Grandmaison. Vous voyez que, dès mes premiers pas, je m’aventure sur un terrain glissant, je tente une définition bien délicate dans une Assemblée où, comme dans le pays, les partis les plus opposés revendiquent avec une égale ardeur le bénéfice du titre de républicain.
À l’extrême gauche. Et la même sincérité.
M. Jean Le Cour Grandmaison. Néanmoins, si j’en juge, d’une part, par tout le passé philosophique et historique du parti, par ce qu’ont écrit ses théoriciens et, d’autre part, par les doctrines actuelles de ceux qui me semblent être ses représentants les plus authentiques – c’est à vous, messieurs les radicaux, que je pense – je me crois autorisé à conclure qu’un pur républicain, un vrai républicain, c’est celui qui, comme M. le président du conseil l’a fait dans sa déclaration ministérielle du mois de juin dernier, place l’idéal laïque au premier plan de ses préoccupations. Aussi bien, messieurs, dans la pratique de la vie courante, à quoi mesure-t-on le républicanisme d’un homme, sinon à son attachement à l’idée de laïcité, aux lois de laïcité et au dogme de leur intangibilité ! » (F. prov. d.c.)
« Laïque », « laïcité », « intangibilité ». Ces deux premiers mots sont employés selon leur signification connue par tous à l’époque et qui, objectivement annoncée, était relative à de la séparation de l’État d’avec les religions et, donc, à la suppression d’éléments religieux qui étaient placés dans la vie publique. Les lois dites « laïques » sont celles ayant réduit ou supprimé des éléments de tyrannie papiste afin qu’il y ait davantage de liberté (de conscience notamment), afin que les droits naturels à la liberté et à l’égalité en droits soient davantage respectés. La suppression de ces lois entrainerait la restauration des éléments de tyrannie papiste et leur accroissement (puisqu’il y aurait une dynamique cléricale très forte). La vie publique serait prise en main par une partie de la population seulement qui l’organiserait et la ferait fonctionner à son seul profit. En plus de tous les aspects strictement idéologiques, ces papistes appliqueraient leurs conceptions économicosociales, leurs règles de mœurs, etc. Alors disparaitrait les éléments déjà existants de liberté et d’égalité en droits, alors disparaitrait donc la République. Voilà pourquoi ces lois « laïques » sont et étaient dites intangibles, intangibles à la République. Vers 1925* comme depuis l’offensive cléricale postérieure à la loi du 9 décembre 1905* (et peut-être avant), lorsque les républicains supprimaient ou modifiaient une loi, ils recevaient une moquerie de la part des papistes : les lois ne sont donc pas intangibles ! Ces suppôts du pape raisonnaient d’après leur propre conception en étant déconnectés de la réalité. Lorsque les républicains employaient le mot intangible, ils ne disaient pas que les lois seraient intouchables par elles-mêmes, non supprimables, non modifiables, non améliorables, ils indiquaient seulement qu’elles étaient intangibles à la République, que leur contenu suppressif de la tyrannie papiste ne pourrait pas être supprimé sans porter atteinte à la République. Les moqueries contribuèrent à la diffusion de la corruption de l’idée de République, du mot République. Il y eut des républicains partisans de la liberté de conscience, etc. qui ne connaissaient plus précisément la signification de ce mot et qui ne surent plus expliquer l’emploi du mot intangible employé par leurs ainés.


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« Je sais bien que cette définition n’est pas admise par un certain nombre de nos collègues et je m’empresse de dire que dans le domaine des idées abstraites et de la théorie pure, ils ont certainement et incontestablement raison. » (F. prov. d.c.)
Ils avaient tort. Pour faire la démonstration complète de cela, il faut raconter l’histoire depuis l’entrée du mot république, en tant que nom du régime politique, dans la vie publique française en septembre 1792 A.L.P.J. C., ce qui n’est pas fait sur le présent site internet.

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« Mais dans le domaine des réalités vivantes, je suis obligé de dire que ceux qui me paraissent être dans la ligne des fondateurs de la tradition républicaine et révolutionnaire française, ce sont ceux qui, après Gambetta, après Jules Ferry, après Waldeck-Rousseau, après Combes, pour ne parler que des disparus, ont fait de l’attachement à la foi laïque le critérium de l’orthodoxie républicaine. » (F. prov. d.c.)
L’emploi du mot « foi » déforme. Par ailleurs, cette histoire de laïcité n’était qu’une conséquence des principes de liberté et d’égalité en droits dont l’orateur ne parle pas.

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« Cela parait surprenant à quelques esprits qui pensent que la marque du républicanisme c’est l’attachement à la forme politique, à une doctrine sociale, voire même à un système économique.
Mais, messieurs, ceux-là oublient la remarque de Pascal : "Au fond de toute politique, il y a une métaphysique". Et je ne m’étonne pas, quant à moi, que l’autre jour, à Castres, M. le président du conseil, répondant à cette déclaration où les cardinaux attaquent l’idée de laïcité, ait invité les républicains à s’unir pour défendre non pas un principe abstrait, mais la République elle-même, incarnation vivante de la laïcité. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche et à gauche.)
Dès lors, le conflit qui nous divise m’apparait sous l’aspect suivant : d’une part, des catholiques qui disent : "Nous ne demandons qu’à être d’excellents républicains à condition que la République cesse d’être laïque" » (F. prov. d.c.)
Comprendre ainsi. Nous sommes déjà partisans du système avec des élections ou nous sommes prêts à l’accepter, à condition qu’il renonce à supprimer davantage d’éléments de domination de notre religion dans la vie publique, et qu’il en place davantage, autant que le veut notre clergé et surtout le pape, duquel nous serons toujours les serviteurs obéissants, et qui est le monarque. (C’est la théorie, car les papistes militants n’avaient pas l’intention d’être autant pieux.)

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« et, de l’autre, vous, messieurs, qui répondez avec une entière bonne foi et une entière logique : "Nous ne pouvons pas vous accorder ce que vous demandez parce que si la République cesse d’être laïque, elle cesse d’être la République". (Applaudissements à gauche.)
M. Henry Fontanier. C’est très vrai.

Jean Le Cour Grandmaison. Alors, messieurs, je me pose la question : qu’est-ce donc que cette idée de laïcité qui nous apparait comme constituant le fond même de ce débat ?
Si j’en crois les théoriciens qui l’ont définie et les hommes d’État qui en ont poursuivi la réalisation, la laïcité n’est pas autre chose, au fond, que la dissociation complète, totale, de deux idées qui avaient été jusqu’alors étroitement associées : l’idée de Dieu et l’idée de la société civile, de l’État. » (F. prov. d.c.)
« l’idée de la société civile ». Ce n’était pas seulement « l’idée » mais la réalité, la société réelle. Par ailleurs, ce n’était pas « la société civile » mais « la société », la société française, et surtout la nation française si on ne tient pas compte des étrangers présents dans cette société, avec notamment son pouvoir public interne à elle-même. En employant le mot « civile », l’orateur sous-entend le concept papiste de « société religieuse » qui lui correspond, c’est-à-dire de clergé papiste, que l’orateur attache implicitement à « l’idée de Dieu ». Les mots « l’idée de Dieu » correspondent à des croyances religieuses papistes et à ce qui va avec : leurs conséquences et leurs organes d’expression. (Les républicains opportunistes du genre de Jules Ferry cherchaient, dans des domaines limités pour commencer, une dissociation de la société d’avec des religions positives, mais pas d’avec « l’idée de Dieu » : Ferry accepta l’enseignement du « spiritualisme », avec sa croyance en « Dieu » et ses « devoirs envers Dieu » dans le programme de l’école primaire publique créé en 1882*. La loi y correspondant fut dite « laïque » : ce qualificatif fut employé car une séparation d’avec toutes les croyances avait été réclamée et ce mot resta après le vote de la loi malgré les éléments contraires au caractère laïque qui furent admis en partie par compromission avec les opposants.) Les républicains radicaux de la fin du dix-neuvième siècle A.L.P.J.C. souhaitaient le rejet, hors du domaine public, de toute croyance, même du spiritualisme, et sans le remplacer par l’athéisme. Face aux innombrables éléments de tyrannie papiste existants, le rejet de tous ne fut pas envisagé. La volonté de rejet la plus radicale existant alors ne parvint jamais au pouvoir en France. Par ailleurs, si un jour, l’existence d’un dieu quelconque ou de plusieurs était démontrée de manière irréfutable, rien n’empêcherait l’indication de cette connaissance dans la vie publique, avec les seules personnes et moyens ayant servi à la démonstration, et ça ne porterait pas atteinte à la liberté de conscience puisque ça ne serait pas une croyance sans preuve.
L’orateur aurait mieux fait de dire que « la laïcité n’est pas autre chose, au fond, » et à la surface, et partout entre ces deux bouts, que la séparation entre l’État, l’État-pouvoir public, et les croyances, religieuses ou non.

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« Nos pères ont cru pendant de longs siècles que la société civile, créée et voulue par Dieu, avait comme premier devoir de le reconnaitre et d’obéir à ses lois. »
Le mot « pères » désigne les ancêtres, hommes et femmes. D’abord, c’est une généralisation abusive à tous les individus. En plus, il faudrait préciser de quel dieu c’était, selon quelle religion et quelle sous-variété d’une même religion.
L’orateur n’était pas dans la réalité. Celle-ci fut que des ancêtres voulaient que la connaissance soit placée au pouvoir, qu’ils crurent que celle-ci était détenue par des prêtres, d’abord ceux du christianisme arien puis ceux d’une autre variété qui, par le hasard, se retrouva au pouvoir telle qu’elle existait et était connue alors, qu’elle ne fut d’abord pas imposée à tous les membres de la société (pas de ladite « société civile »), mais que l’endoctrinement dans l’enfance de chefs fit qu’elle fut ensuite rapidement imposée à tous, c’est-à-dire qu’il fut tenté cela, que la cruauté et les tueries en masse furent notamment utilisées comme moyens d’arriver au but de tyrannie complète, et que, en abrégeant, cette religion fut reconnue de plus en plus comme n’étant pas de la connaissance et ses conséquences, mais comme étant seulement de la croyance avec ses conséquences.
Ce fut pendant l’époque où la religion papiste était considérée largement comme relevant de la connaissance que, à l’intérieur d’elle-même, il y eut notamment ce qui est indiqué par l’orateur. Et ça ne concernait pas la conception ultramontaine qui, dès que son existence fut connue par les rois, fut combattue.

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« Vous dites, vous, que la religion est une affaire d’ordre privé, à traiter dans le domaine de la conscience individuelle, et que l’État n’a pas à intervenir dans des matières qui ne le regardent pas. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.)
M. Jules Uhry. Très bien ! » (F. prov. d.c.)
Les croyances sont du domaine privé, ce qui ne veut pas dire individuel car ça peut être privé et collectif aux personnes concernées. Le caractère privé n’empêche pas l’État de pouvoir intervenir pour protéger les individus, par exemple si la croyance est accompagnée par le rituel périodique de mise à mort d’un nouveau-né ou d’un humain de tout autre âge. L’État finira par intervenir pour empêcher les atteintes à la liberté de conscience, d’abord en interdisant tout acte d’introduction dans un organisme, par exemple l’acte chrétien nommé baptême fait avant l’âge adulte.
De manière générale, l’État peut intervenir et intervient à propos de la connaissance en de très nombreux domaines, et aussi à propos des activités d’organismes religieux même privés lorsqu’ils nuisent aux autres ou à la société en général, en matière de conscience puisque la recherche de la création d’un État séparé de croyances est précisément destinée à protéger la liberté et l’égalité que cet État doit garantir. L’État n’a pas à imposer une croyance particulière (avec ses conséquences). Cette imposition existe avant même que le moindre privilège soit accordé (car ce dernier implique une préalable reconnaissance approbative par la nation qui, en conséquence, accorde le privilège) et, ensuite, par effet de l’existence de celui-ci. Autrement dit, comme avant la Révolution française, l’État intervient en matière de conscience mais, avant, c’était par tyrannie, c’était pour créer de la tyrannie alors que, en conséquence de cette Révolution, c’est pour protéger la liberté, notamment de conscience et l’égalité en droits naturels, avec toutes les conséquences.

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« M. Jean Le Cour Grandmaison. Je suis heureux de constater notre accord sur ces définitions particulièrement importantes.
Affranchir la société civile de toute tutelle » (F. prov. d.c.)
Pour l’orateur, est-ce que le nom « société civile » sous-entendait la notion de « société religieuse » (c'est-à-dire le clergé papiste), toutes les deux étant des éléments complémentaires constitutifs d’un même ensemble, ensemble dans lequel la première finirait par vouloir se séparer de la deuxième ? Si c’était le cas, l’affirmation de l’orateur ne serait pas correcte pour décrire le programme républicain, notamment car elle serait d’abord un concept religieux et aussi car ce n’était pas seulement d’avec le clergé qu’une séparation était voulue. Par ailleurs, le mot « tutelle » ne convient pas du tout. Avant la Révolution française, les souverains successifs étatisèrent une religion et ça ne s’appelle pas une mise en « tutelle ». Tous les Français étaient censés être papistes et être donc une partie de l’Église papiste internationale : ils n’étaient pas placés sous la tutelle de celle-ci, et pas de la papauté. Les Français papistes membres du clergé étaient des sujets du roi. (Est-ce que l'orateur raisonnait dans le cadre de la conception ultramontaine, en imaginant que le pouvoir subalterne au clergé voudrait se séparer de celui-ci ?)

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« et même de toute préoccupation religieuse, » (F. prov. d.c.)
Pour le véritable État-pouvoir public républicain, ça ne concernerait pas une séparation de toute préoccupation en matière de conscience puisque la protection de la liberté à ce sujet est recherchée, et pas non plus de toute préoccupation à propos des activités tyranniques de religions.

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« voilà donc l’objectif que vous poursuivez, après ces grands républicains dont je rappelais tout à l’heure les noms, et sous l’égide desquels M. le président du conseil s’abritait lui-même dans le discours qu’il prononçait, en 1920, pour combattre, au nom de l’idée laïque, le rétablissement de l’ambassade auprès du Vatican.
À gauche. C’est dans la tradition.

M. Jean Le Cour Grandmaison. C’est ici qu’apparait dans toute son étendue l’abime qui nous sépare. Laïciser l’État, déchristianiser l’armature sociale, cela vous parait un progrès, le Progrès. Nous y voyons, nous, la plus aveugle, la plus brutale des régressions. C’est pour cela que j’ai considéré comme un devoir de saisir la première occasion qui nous était offerte pour m’expliquer nettement.
M. le président du conseil [Édouard Herriot]. Votre raisonnement est tout à fait intéressant ; il nous transporte dans l’ordre philosophique et je vous y suis très volontiers. Mais je crois qu’il ne serait pas juste de lier, par exemple la doctrine que vous soutenez à l’idée monarchique, parce qu’il y a aussi une monarchie laïque. Or, dans leur déclaration, les cardinaux se sont affirmés hostiles tout aussi bien à une monarchie qui serait laïque qu’à une république laïque. La déclaration des cardinaux entend poursuivre l’esprit laïque même sous un régime monarchique.
M. Jean Le Cour Grandmaison. Monsieur le président du conseil, je vous suis d’autant plus reconnaissant de cette intervention qu’elle me permet de préciser nettement, et dès à présent, quelle est ma situation ici.
Il y a une hiérarchie des idées et des convictions, et je n’éprouve aucune gêne à vous dire que, pour ma part, je place ma foi religieuse et mon patriotisme bien au-dessus de mes idées politiques. (Applaudissements à droite.) » (F. prov. d.c.)
Si cette affirmation correspondait à la réalité à propos de la « foi religieuse », l’orateur aurait obéi à l’ordre de son pape donné en 1892* et il n’aurait pas gaspillé ses énergies à propos d’une restauration de royauté. (L’orateur ne croyait probablement pas au prétendu « péché originel » qui corromprait la nature humaine et lui inspirerait des idées et des impulsions mauvaises. Il ne croyait pas au caractère de pasteurs qu’auraient les prêtres de sa religion chargés de conduire leurs brebis sur le prétendu « bon chemin ». Il ne croyait probablement pas au prétendu caractère « infaillible » du pape, ni à la relation de celui-ci qui existerait avec le dieu prétendument créateur de l’univers). Par ailleurs, dans son affirmation, il y a l’idée religieuse à propos de ce qui serait « politique » et ce qui ne le serait pas.

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« Je vous déclare très simplement – d’ailleurs j’avais l’intention de le dire dans le cours de mon exposé – je ferais ici même, immédiatement, le sacrifice de mes préférences politiques, si je pensais qu’il pût en résulter la paix et la prospérité pour ma patrie. Mais je ne le crois pas. (Applaudissements à droite.)
Lorsqu’on étudie les manuels où les auteurs officiels résument, à l’usage de la jeunesse des écoles, la philosophie de l’histoire, on y trouve ce que je pourrais appeler un hymne au progrès et à la civilisation. On y voit l’humanité, enfouie pendant longtemps dans des ténèbres épaisses, s’efforcer péniblement d’arriver à la lumière. Elle s’en rapproche vers le seizième siècle et, presque brusquement, à la fin du dix-huitième, elle débouche au plein soleil. De cette date s’ouvre une ère nouvelle, où le progrès s’accélère et dont le terme, par la grande voie de la démocratie laïque, doit être le plein épanouissement du bonheur de l’humanité
Je n’ai pas l’intention de discuter cette synthèse où la mystique pourrait bien avoir une part au moins égale à celle de la science, mais je pose simplement cette question : Qu’y a-t-il à l’origine, à la base de cette civilisation moderne dont nous recueillons aujourd’hui les bienfaits et dont la puissance et l’éclat nous rendent, à juste titre, si fiers ? [...] Cette civilisation [...] repose sur le christianisme ; sa pierre angulaire est le Christ. Il faut accepter le principe ou renoncer au bénéfice des conséquences. (Applaudissements à droite. – Interruptions à gauche et à l’extrême gauche.) [...] Il y a, dans les évènements, une logique inexorable à laquelle personne ne peut échapper. » (F. prov. d.c.)
Même actuellement, des peuples ayant fortement étatisé l’Église papiste croupissent dans la fadeur et n’ont pas apporté beaucoup de choses à eux-mêmes et à l’humanité. Ce n’est pas l’étatisation du christianisme en France qui fut à l’origine des apports français dont beaucoup furent d’ailleurs combattus par l’Église papiste et lui sont incompatibles. Le développement de la civilisation en France ne commença pas seulement à l’arrivée du christianisme de n’importe quelle variété. En plus, la religion de l’Ancien Régime était le gallicanisme et pas l’ultramontanisme qui, dès que son existence fut connue, y fut toujours combattue. À la date de rédaction du présent dossier, les ultramontains de France s’attribuent encore tous les apports positifs français admis par eux. En outre, quoi qu’en disent quelques personnes, à l’origine de la civilisation moderne ne se trouve pas le christianisme mais une lutte progressive contre lui. C’est la recherche de la vérité qui fut un fondement, qui à un moment fit admettre le christianisme lorsque celui-ci fut considéré comme l’étant, ce qui n’était qu’une croyance, et qui le fit repousser progressivement lorsque celle-ci eut moins d’adeptes et lorsquune partie de ceux qui létaient encore se développèrent, mais sans abandonner la recherche de la vérité, fondement qui fut donc conservé. (Enfin lorsque l’orateur dit que la « pierre angulaire » est « le Christ », il commet un acte relevant d’un protestantisme ou plutôt de l’évangélisme car, dans l’Église papiste, la pierre angulaire est « Pierre », le pape, sans lequel, il est vrai, il n’y aurait pas de christianisme catholique « romain », ce qui n’empêcherait pas l’existence de nombreuses autres Églises chrétiennes. Après la victoire de l’ultramontanisme en 1870*, le pape Léon XIII produisit plusieurs encycliques pour annoncer que le « fondement » de son Église est le pape.

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« Il y a quelques jours, vous avez glorifié Jaurès. Me permettez-vous de reproduire ici l’avertissement qu’il vous donnait, il y a de nombreuses années, et qui ne fait que résumer dans un langage plus éloquent la thèse que, moi-même, j’essaye de développer : "Dans la forme de société qui a précédé la nôtre, disait Jaurès, il y avait au moins concordance entre les idées et les faits, entre les choses et les mots. Ce qui, au contraire, caractérise la société présente, ce qui fait qu’elle est incapable à jamais de s’enseigner elle-même, de se formuler elle-même une règle morale, c’est qu’il y a partout en elle une contradiction essentielle entre les faits et les paroles. Aujourd’hui, il n’y a pas une seule grande parole qui ait son sens plein, vrai, loyal. Fraternité ! Et le combat est partout. Égalité ! Et toutes les disproportions vont s’amplifiant. Liberté ! Et les faiblesses [les faibles ?] sont livrées à tous les jeux de la force". (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.) Et Jaurès concluait : "Les maitres d’aujourd’hui sont pris entre les mots et les choses. S’ils prennent les mots au sérieux, ils ne sont que des badauds, proie facile pour l’Église ; s’ils prennent les choses au sérieux, ils deviennent des révolutionnaires". (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.)
L’Église ou la Révolution, voilà le dilemme, et Jaurès est, sur ce point, d’accord avec les papes. Il n’y a pas d’autre alternative, et la vieille formule : "Ni réaction, ni révolution", est, plus que jamais vide de sens. » (F. prov. d.c.)
Les deux premiers mots de la devise exprimaient un idéal. Le mot qui aurait dû être placé après était celui exprimant la notion de combat contre les ennemis de la liberté et de l’égalité mais des ennemis de la République française firent placer le mot fraternité. Fraternité avec les ennemis de la liberté et de l’égalité. Lorsqu’on agit d’après cette devise, on devine le résultat. Par ailleurs, Jaurès présenta la devise à l’envers car ça correspondait à sa propre conception. Il n’était pas représentatif de l’aspect républicain mais il l’était pour l’aspect socialiste de l’époque.
Pour la nation française, l’orateur eut raison de dire qu’elle a à choisir entre l’Église papiste (désormais ultramontanisée) ou la lignée de la Révolution française avec la République française qui en sortit. Cette alternative est admise par les partisans les plus conscients de chacun des deux camps. Entre eux se trouvent les nombreux individus pensant consciemment pouvoir concilier les deux (en proportions très variables), ou qui ne réfléchissent pas à la situation et qui vivent dans la contradiction.

Suite immédiate.
« Au point où en est l’Europe, au point où en est la France, il faut choisir : ou bien la réaction, c’est-à-dire – je précise – le retour à la tradition chrétienne, ou bien la Révolution. » (F. prov. d.c.)
L’orateur créa une synonymie entre « l’Église » papiste et « le retour à la tradition chrétienne » car il était grandement inconscient de sa religion. Depuis Clovis Ier jusqu’à la Révolution française, l’Église étatisée était gallicane et, avec l’Église papiste, il ne peut pas y avoir de retour au gallicanisme puisque l’ultramontanisme y fut vainqueur en 1870*. Par ailleurs, les Français d’avant cette Révolution étaient des Français avant d’être des papistes, alors que les ultramontains ont la position contraire et quils sont amenés à perdre tôt ou tard leur nationalité, comme dans les autres pays, pour être reconnus membres de l’internationale nation papiste, apatride pour l’instant. (Évidemment, lorsque le moment de cette distinction sera arrivé, beaucoup de papistes, peut-être tous, ne se laisseront pas entrainer dans la conséquence de l’ultramontanisme et ils abandonneront le papisme ou ils créeront un nouveau schisme.) (Au dix-neuvième siècle P.T.C. avant 1870*, alors que les papistes de France devenaient de plus en plus ultramontains, leurs ennemis déclaraient avec exactitude être, eux, dans la continuité française.) À propos de savoir qui décide la nature du régime en vigueur en France, puisque la réponse est relative aux membres de la nation française, le premier terme à examiner est le caractère de Français.

Suite.
« […] C’est parce que nous pensons que rien ne peut remplacer Dieu dans le système de la vie sociale, que ni comme catholiques, ni comme Français, nous ne pouvons accepter les principes de la laïcité. » (F. prov. d.c.)
« Rien ne peut remplacer Dieu ». La question n’est pas là et n’y fut jamais malgré que les papistes aient toujours cherché à penser et à faire croire le contraire car ils se croient membres de la seule vraie religion, avec le seul dieu, et parce qu’ils voulurent toujours imposer leur religion à tous. Ces individus accepteraient-ils une étatisation de « Dieu » selon le système calviniste ou mahométan ou hindouiste, etc. ? Accepteraient-ils une étatisation du prétendu « Satan » considéré comme dieu ? La seule question est la suivante : une religion, ou toute croyance, doit-elle être imposée à tous ? En cas de réponse négative, il faut supprimer tous les éléments de domination qui existent déjà et ne pas en créer de nouveaux. Par ailleurs, les mots « ni comme Français » sous-entendent la conception papiste selon laquelle un Français, un vrai Français, serait obligatoirement un papiste. Autrement dit, ces mots signifient aussi : « ni comme catholiques ».

Suite immédiate.
« Je conclus. Tout d’abord, je tiens à répéter nettement, moi qui ne suis pas républicain, ce que j’ai dit tout à l’heure à M. le président du conseil.
Il est incontestable que l’Église catholique n’est pas inconciliable avec la forme républicaine. Les cardinaux l’ont répété l’autre jour. La religion laisse à tout Français la liberté d’être républicain, » (F. prov. d.c.)
L’orateur se trompait. Il y avait la généralité de la conception concernant l’indifférence papale à propos de ce qui était appelé la forme de gouvernement et qui était en réalité la forme du pouvoir subalterne au clergé qui était, lui, le Gouvernement. Mais, pour le cas particulier de la France, il y avait eu l’ordre donné par le pape Léon XIII le 16 février 1892* de cesser de réclamer un roi (autre que le pape) : l’orateur nia cela. Il avait la même conception que l’organisme royaliste nommé Action française qui, vers cette époque invoquait aussi de la doctrine des deux domaines et des deux pouvoirs pour justifier son royalisme, parce qu’il ne comprenait pas la conception papiste à ce sujet. L’orateur faisait peut-être partie de cet organisme ou était sous son influence.

Suite immédiate.
« parce que la forme républicaine, tout comme la forme monarchique ou la forme impériale est susceptible de se concilier avec les droits et les libertés de l’Église catholique. » (F. prov. d.c.)
Les « droits et les libertés » de l’Église catholique furent auto-attribués et correspondent au droit de dominer l’humanité entière, à la liberté illimitée d’agir en ce but. Par ailleurs, dans la réalité il n’y eut jamais de « forme monarchique » ou de « la forme impériale » qui corresponde à la doctrine ultramontaine. Ça n’exista pas même durant le peu de siècles d’existence de l’État-pays papal (qui commença d’exister à la fin du Moyen-âge lors de l’effondrement de l’Empire romain germanique et qui se termina en 1870*). Il n’y avait qu’une monarchie, élective, avec le caractère sacerdotal, et il n’y avait pas le pouvoir subalterne de la conception ultramontaine.

Suite immédiate.
« Si on la prend dans ce sens, il est certain que la pensée de Jules Ferry, que je citais au début de ce discours, doit être tenue pour inexacte et fausse. Je ne dis pas que l’Église et la République sont réductibles l’une à l’autre, mais elles ne sont pas inconciliables. » (F. prov. d.c.)
L’orateur disait que l’Église papiste n’était pas inconciliable avec « la forme républicaine » de la conception ultramontaine, ce qui n’est pas « la République ». Mais il employa ce dernier mot avec la signification ultramontaine et ça lui permit de déduire une possibilité de conciliation.

Suite immédiate.
« Elles sont parfaitement conciliables. Elles peuvent et elles doivent vivre dans la paix, comme cela a lieu dans d’autres pays. » (F. prov. d.c.)
Dans quel pays y a-t-il un régime de République au sens français ? Dans quel pays y a-t-il un complet régime d’Église papiste ? Dans aucun. Par ailleurs, pour les papistes le mot « paix » désigne l’immobilité mortelle résultant d’une forte oppression par eux-mêmes.

Suite immédiate.
« Mais, messieurs, si vous persistez à identifier la doctrine républicaine avec cette doctrine laïque, qui n’est plus une doctrine politique, mais qui est une doctrine religieuse, alors, oui, c’est Jules Ferry qui a raison, et il faut en accepter les conséquences. » (F. prov. d.c.)
En qualifiant n’importe quelle doctrine par le mot religieuse, des papistes contribuent à démontrer que leur religion n’est d’abord qu’une idéologie parmi de très nombreuses autres. L’orateur énonce la mauvaise distinction papiste à propos du mot « politique ». Toute doctrine de religion qui concerne l’existence de groupes d’humains, leur organisation et leur fonctionnement, est « politique ». Pareil pour les doctrines non-religieuses ayant le même objet. L’orateur n’aurait pas dû raisonner dans une hypothèse. Il aurait dû regarder l’histoire de France depuis le début de la première République française. Mais il est jésuité, réduit le vrai à n’être qu’une opinion, qu’il met en balance avec une autre opinion, celle du pape et désormais de toute son Église, qu’il s’occupe de faire triompher (pour la partie qu’il en admet).

Suite immédiate.
« Il y a là une redoutable équivoque, qui est à la base de tous les malentendus du passé. Depuis cinquante ans, les mots n’ont plus pour tous les Français le même sens et la même valeur. […] Pour ma part, je pense qu’à l’heure actuelle la France a besoin d’un langage clair et catégorique. (Très bien ! très bien !) C’est pourquoi, messieurs, au risque de heurter des opinions que je respecte, j’ai tenu à venir répéter à cette tribune la doctrine que je soutiens tous les dimanches dans le pays, et qu’il y a trois semaines, en particulier, j’ai eu l’immense, l’inoubliable honneur de faire acclamer à Nantes par plus de 80 000 catholiques bretons. (Vifs applaudissement à droite. - Interruptions à gauche et à l’extrême gauche. - L’orateur, de retour à son banc, reçoit les félicitations de ses amis.) » (F.d.c.)

« Depuis cinquante ans ». Ça fait remonter à 1875*, année du vote de lois constitutionnelles du régime de la Troisième République qui existait depuis le 4 septembre 1870*. Cette année 1875*, des royalistes modérés renoncèrent à réclamer un roi et ils votèrent donc en faveur de la République ; ils continuèrent cependant à réclamer la domination de leur Église. (Comme déjà indiqué, pas sur le présent site internet, les individus qui se mirent à soutenir la République le firent indépendamment de leurs limitations personnelles car, en croyant soutenir seulement ce qu’ils en acceptaient, ils soutenaient objectivement l’ensemble de la République, ils soutenaient le processus permettant à celle-ci d’exister de plus en plus malgré les oppositions. Dans un chapitre précédent (qui n’est pas placé sur le présent site internet) où il y a la reproduction des débats parlementaires qui furent immédiatement postérieurs à la corruption papale de 1892*, chacun peut constater qu’à cette époque les partisans de la République française connaissaient la notion correcte de celle-ci malgré que beaucoup aient renoncé à la développer et qu’ils aient même décidé de modérer sa protection.
La réalité était que, à propos de la signification du mot République, de la confusion mentale augmentait à cause de l’intervention papale du 16 février 1892 A.L.P.J.C.



CHAPITRE 5
EXTRAITS DE TROIS DISCOURS DU 20 MARS 1925*

 

I - INTRODUCTION

De la même discussion que celle où intervint Jean Le Cour Grandmaison, mais le 20 mars, voici des extraits de trois discours.
Il y a celui d’Édouard Herriot, puis celui d’un opposant caractéristique de sa gauche, et un autre d’un opposant caractéristique de sa droite.
Des caractères gras sont remplacés par de petites capitales.


II - LE 20 MARS 1925*, RÉPONSE D’HERRIOT À LA DÉCLARATION ÉPISCOPALE DU 10 MARS PRÉCÉDENT

Le 20 mars 1925 A.L.P.J.C., Édouard Herriot s’exprima à la Chambre des députés, en réponse à l’interpellation indiquée au début du chapitre précédent.
Dans cette séance, il commenta notamment la déclaration épiscopale du 10 mars et il s’exprima aussi à propos de l’Église papiste en général. Voici de brefs extraits.

P. 1752. « M. Édouard Herriot, [...]. Messieurs, le débat qui s’est institué dans cette assemblée sur la déclaration de MM. les archevêques et cardinaux de France évoque, une fois de plus, le problème, si souvent discuté dans notre histoire, des rapports de l’Église et de l’État. » (F. prov. d.c.)
Avant la Révolution française, le problème concerna d'abord la relation entre l’État, l’État-pouvoir public, et le pape. Ensuite il concerna cet État et les Français qui se faisaient agents du pape et dont les jésuites sont les plus célèbres (leur célébrité n'étant pas causée seulement par cela). C’était interne à l’Église papiste. Dès la fin du mois d'aout 1789*, l’État n’y fut plus interne et c'est seulemlent à partir de ce moment qu'on peut parler de « rapports de l’Église et de l’État ». Qu’est-ce qu’Herriot évoqua ? Avec d'autres passages du discours qui ne sont pas cités ici, on constate quil était en grande confusion intellectuelle à ces sujets. Ces autres passages ne sont pas reproduits car le but ici n'est pas de présenter toute la pensée d'Herriot à ces sujets mais de raconter l'affaire de la fin du peu de dynamique républicaine qui existait encore en 1925*. Il y en a cependant quelques reflets.

Suite.
« […] [P. 1755.] Cette doctrine, que vous allez voir s’affirmer tout à l’heure dans la déclaration des cardinaux lorsque nous l’analyserons, d’où vient-elle ? Elle vient en droite ligne de ce séminaire français de Rome […]. […] [P. 1757.] je vous le déclare, messieurs, depuis le Syllabus de 1864, depuis l’encyclique Quanta Cura, il n’a pas été porté un défi aussi grave à la société moderne et à la République. (Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.)
J’irai du détail à l’essentiel, en m’efforçant de ne pas trahir un seul mot de ce document, destiné à devenir historique.
Tout d’abord, – mais ceci n’est peut-être qu’une impression personnelle – j’ai été violemment heurté par le passage où MM. les archevêques et cardinaux, recherchant les moyens à employer pour exercer leur action sur les législateurs, indiquent comme l’un des plus efficaces "le recours aux personnalités les plus considérables de l’industrie, du commerce et de la banque..." (Exclamations à gauche et à l’extrême gauche.) Comment ! C’est le catholicisme, c’est la religion de Jésus, qui chassa un jour les marchands du Temple (Vifs applaudissements répétés sur les mêmes bancs), qui vient dire aujourd’hui à ses sectateurs : "Allez donc chercher de l’aide chez les banquiers, le cas échéant !" (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs.) [...]
[…] nous sommes maintenant dans le vif de la contestation. Il s’agit bien de cette doctrine du laïcisme qui, après avoir tant lutté avant de s’affirmer, s’affronte aujourd’hui à la doctrine persistante de la suprématie de l’Église sur le pouvoir politique. [...]

Vous disiez hier, mon cher collègue, que le laïcisme avait le tort de méconnaitre le rôle historique du catholicisme et du christianisme, ce rôle que vous tentiez de définir en quelques traits. En bien ! non, ce n’est pas exact : le laïcisme dont nous nous réclamons et que je vais tenter de définir ne nie pas la collaboration que le christianisme a fournie, en certaines heures, à l’histoire de l’humanité...
M. Biré. Vous n’avez donc pas ouvert les manuels scolaires ?
M. le président du conseil. ... surtout lorsqu’il se présentait dans ses formes primitives, dans ses formes pures, dans ses formes agrestes, si j’ose ainsi dire, lorsqu’il était non pas le christianisme des banquiers, mais le christianisme des catacombes. (Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Vives protestations et réclamations à droite et au centre.)
M. Michel Missoffe. Voilà ce que vous appelez des paroles de tolérance !
M. Balanant. C’en est trop ! Vous ne parlerez plus !
M. Eugène Muller. Vous nous insultez ! C’est intolérable !
(À gauche et à l’extrême gauche, MM. les députés se lèvent et applaudissent.)
M. Duval-Arnould. Nous protestons avec indignation contre un pareil langage.
M. Oberkirch. Nous ne pouvons pas continuer à vous entendre.
M. le président du conseil. Alors, messieurs, ... (Vives protestations et réclamations à droite. – Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Sur ces bancs, MM. les députés se lèvent de nouveau et applaudissent. – Agitation prolongée. – Plusieurs députés siégeant à gauche se dirigent vers les bancs de la droite. – Tumulte.)
(M. le président se couvre.) [Il se couvre la tête avec un chapeau, ce qui est un geste signifiant que la séance est suspendue : ce qui se dit et ce qui se passe n’est plus enregistré par écrit.]
(La séance, suspendue à seize heures quarante minutes, est reprise à dix-sept heures vingt minutes.)
[...]
M. le président du conseil. […] c’est la Révolution française qui a décidément créé cette doctrine du laïcisme qui, aujourd’hui, est de nouveau si violemment combattue. Elle n’y est pas parvenue d’un seul coup, d’un seul élan. […] Le peuple célébra par des [rituels avec le chant] Te deum la prise de la Bastille. Mais […] toutes ces luttes […] firent céder peu à peu les illusions […], posèrent les termes du rude conflit qui s’éleva entre l’Église et la Révolution, c’est-à-dire la France nouvelle ; et comme celle-ci était bien décidée à vaincre, […] l’idée de la séparation de l’Église et de l’État s’imposa peu à peu comme l’une des idées essentielles du régime que [l’assemblée] la Convention [à partir de septembre 1992*] […] travaillait à sculpter de toute sa foi rude et ingénue. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.) […]
[…]
Vous me demandez ma pensée. Je vous l’explique. J’ai toujours condamné, et je condamne encore, puisque j’en ai l’occasion, l’union, même éventuelle, à laquelle il est ici fait appel, d’une doctrine, qui est la doctrine catholique, et de l’argent. (Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Interruptions à droite.) » (F. prov. d.c.)
Le papiste désobéissant Édouard Herriot s’illusionnait pour ne pas combattre. Il ne lui servait à rien de condamner l’union indiquée, comme s’il était un pape s’occupant de ses dévots. Il aurait dû constater ce qui existait, ladite union, et en tirer les conséquences. Mais il ne voulait pas que l’idée fausse qu’il avait de sa religion soit contredite.

Suite.
« [...] Mais si j’ai dit cela, pour tous ceux qui m’ont entendu, mon discours a été un constant hommage au catholicisme sincère. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. - Exclamations au centre et à droite.) Il est désormais inscrit au Journal officiel, et je défie toute personne de bonne foi, d’y trouver un seul mot qui constitue un outrage qui n’a jamais été dans ma pensée. (Nouveaux applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Interruptions au centre et à droite.) [...] Car pour moi il y a deux formes de la religion.
Il y a une religion qui veut n’être qu’un apostolat. Cette religion vient, au nom de celui qui, mort par les hommes, a voulu mourir pour les hommes. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Exclamations à droite.) Elle conseille à chacun l’effort vers la pureté, l’effort vers l’élévation constante de l’esprit et de l’âme. Cette religion, spirituelle dans ses buts, doit être aussi constamment spirituelle dans ses moyens. Elle est respectable à tous, aux incroyants comme aux croyants, dans la mesure même où elle est spirituelle. C’est la garantir que de protéger sa spiritualité. C’est presque une phrase de saint Paul. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Interruptions à droite.) » (F. prov. d.c.)
Endoctriné papistement, Herriot récita sa leçon trompeuse et, en plus, avec l’idée qu’il s’en faisait. Il distingua, à tort, d’un côté, une Église papiste à ambition hégémoniale et qu’il condamna et, d’un autre côté, une Église papiste « sincère », « spirituelle dans ses buts » et « spirituelle dans ses moyens », qui ne serait pas liée aux puissances d’argent, etc., mais qui n’exista jamais. Herriot ne voulait pas constater que l’Église papiste était parfaitement sincère envers elle-même lorsqu’elle agissait selon son ambition hégémoniale. Herriot faisait partie du troupeau de papistes endoctrinés mais peu pratiquants, qui ont de leur religion l’idée correspondant au masque qu’elle se met pour s’approcher (amour, paix, service, humilité, apitoiment, …). Lorsque cette religion s’est approchée, est admise dans un individu, dans la maison, dans la vie publique, elle se révèle pour ce qu’elle est : oppressive, destructrice, prête à tout pour satisfaire son appétit insatiable de domination et de jouissance par elle. Herriot croyait que tous les opposants au cléricalisme étaient illusionnés comme lui, étaient respectueux de la religion tyrannique nuisible par nature. C’est à cause de la distinction indiquée par Herriot, sans consistance, que la lutte contre l’Église papiste n’est pas entreprise en France et que des individus comme Herriot sont donc aussi responsables de la tyrannie religieuse. Herriot reçut l’approbation de la gauche et de l’extrême-gauche.
Cette distinction inconsistante entre l’Église papiste et autre chose qui ne serait pas celle-ci avait déjà été faite avant Herriot, malgré l’opinion des papistes notoires qui, chaque fois, disaient que cette distinction était inconsistante. La plus célèbre est celle de Victor Hugo en 1850 A.L.P.J.C. entre « l’Église » (de son imagination) et « le parti clérical ».

Suite immédiate.
« Mais il y a aussi une religion qui, au gré de certains et suivant cette doctrine que je vous rappelais tout à l’heure, voudrait constituer un sur-État, se dire la conservatrice et l’héritière de je ne sais quelle autorité, où la force l’emporterait sur ce qui est l’essence du christianisme, la douceur. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Interruptions à droite et au centre.) » (F. prov. d.c.)
Le mot « sur-État » exprime en même temps ce que comprenait Herriot et ce qu’il ne comprenait pas. Ce qu’il comprenait était que le clergé papiste, qui n’est pas toute la « religion » papiste à lui seul, veut être au-dessus de l’État-pouvoir public. Ce qu’Herriot ne comprenait pas est que, dans la conception papiste, l’État est le clergé et que le pouvoir subalterne qui est sous lui ne l’est pas.
Par ailleurs, à propos de « l’essence du christianisme, la douceur », voici ceci. Selon les évangiles papistes, le prétendu J.C. aurait notamment déclaré ceci, directement ou par parabole. « Quand à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence » (évangile selon la lignée de Luc, XIX, 26-27). « Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom », « N’allez pas croire je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère ; on aura pour ennemis les gens de sa famille. Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » (Évangile selon la lignée de Matthieu, X, 21-37). (Ces citations semblent être de la Bible de Jérusalem, Cerf, 1990*.) Il y a d'autres affirmations de ce genre avec, notamment, pour les groupes d'habitants qui refusent de recevoir la prétendue Bonne parole, l'extermination collective avec encore plus de rigueur que pour la prétendue Sodome, ville qui aurait été détruite ainsi qu'une autre ville à cause de comportements homosexués de leurs habitants, ce qui déplaisait au prétendu dieu créateur du monde.

Suite immédiate.
« M. Balanant. C’est ici que la force l’emporte sur la justice.
M. le président du conseil. C’est la doctrine historique d’un Innocent IV, disant de Constantin qu’il n’a eu de pouvoir légitime que du jour où il l’a reçu des mains de l’Église.
Je suis, moi, car il faut choisir, contre la religion du sur-État, pour la religion apostolat. Soyez assurés que, tant que cette religion se bornera à ses fins et à ses moyens spirituels, elle n’aura pas de protecteur plus respectueux et plus indépendant. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. - Interruptions à droite et au centre.) [...] » (F. prov. d.c.)
Où vit-on cette Église se borner ainsi !? Herriot s’illusionnait car il ne voulait pas combattre. Il était très aliéné par l’endoctrinement religieux reçu dans l’enfance et qui l’avait corrompu à vie.

Suite.
« M. Bérard disait : "Après tout, cette religion, qui vous inquiète, quand elle se traduit dans un tel texte, c’est la même religion que vous admirez dans Bossuet ou dans Fénelon..." Ce sont les noms que vous avez cités. Non ! mon cher collègue, ce n’est pas la même religion. La religion de Bossuet, c’est celle qui, après s’être exprimée dans des textes de foi qui sont admirables, sait, dans la déclaration de 1682, marquer la limite entre les droits et les devoirs de l’Église et les droits et les devoirs de l’État. » (F. prov. d.c.)
Herriot se trompa. D’abord, cette déclaration de 1682 A.L.P.J.C., c’est-à-dire sous Louis XIV, n’inventa rien mais énonça, une fois de plus et nouvellement, les règles principales de l’Église papiste qui était étatisée en France depuis Clovis Ier, l’Église papiste gallicane. Elle concernait notamment, à l’intérieur de cette Église, les relations entre l’État-pouvoir public principal et une partie du clergé papiste, partie qui était le clergé de France et la papauté. Le clergé papiste français était composé de sujets des rois successifs et faisait partie de l’État-pouvoir public. L’État-pouvoir public principal faisait aussi partie de cette Église. Il est donc erroné d’employer le mot « Église » pour désigner seulement le clergé.

Suite immédiate.
« Non ! ce n’est pas la religion de Fénelon. La religion de Fénelon, c’est un évangélisme retrouvé, qui, sur la fin du dix-septième siècle et au début du dix-huitième, avant le grand effort des philosophes, sentant toute la misère qui pèse, tous les malheurs qui viennent, essaie de réformer par un grand effort de douceur et de bonté ce que, hélas ! seules, un jour, des interventions plus rigoureuses arriveront à réprimer, parce qu’on n’aura pas pu le faire avant. (Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.) » (F. prov. d.c.)
Fénelon voulait la tyrannie de l’Église papiste gallicane.

Suite immédiate.
« Non ! ce n’est pas la religion de Bossuet, ni de Fénelon, et je vais vous dire ce que c’est. C’est la religion de l’encyclique Quanta cura, c’est la religion des 80 propositions réfutées [dans le Syllabus], c’est la religion qui a fait déclarer par le pape qu’il s’oppose en antithèse vivante à tout ce qui est le libéralisme et le modernisme. (Interruptions au centre et à droite.) » (F. prov. d.c.)
Cette encyclique papale de 1864*, avec son Syllabus, était dans la lignée tyrannique de Bossuet et Fénelon, sauf à propos des éléments ultramontains qu’elle avait en plus. Si ces deux prêtres avaient vécu au milieu du dix-neuvième siècle P.T.C., est-ce qu’ils auraient été ultramontains comme leurs collègues sacerdotaux ?

Suite immédiate.
« Sur ce point, il faut avoir le courage de s’affronter, de braver la calomnie, de se risquer à encourir même la haine, plus peut-être, qui sait ? (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. - Interruptions à droite.)
Il faut sentir qu’en ce moment, nous sommes à un instant solennel de la République, peut-être même de l’histoire moderne. Il vous faut sentir cela. […]
[...] je le déclare, nous ne laisserons prisonnières entre vos mains ni la science, cette prétendue idole, ni la liberté, ni la laïcité, qui les traduit toutes deux ensemble ! (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche. – Interruptions à droite et sur divers bancs au centre.) Riez ! Riez ! Défiez-nous, faux républicains ! La laïcité, vous n’y toucherez pas ! (Vifs applaudissements répétés à gauche, à l’extrême gauche et sur divers bancs au centre. - Sur ces bancs, MM. les députés se lèvent et applaudissent. – M. le président du conseil, de retour au banc des ministres, reçoit de nombreuses félicitations.) » (F.d.c.)
Herriot parla de ce qui avait été déjà acquis à propos de laïcité mais lui-même avait refusé d’en faire davantage.
Il eut raison de dire que ce qui était en train d’être vécu était « un instant solennel de la République, peut-être même de l’histoire moderne » car il y eut la fin de la dynamique de la République française dont la France ne s’est pas encore relevée.


III - POSITION DU PARTI COMMUNISTE

Voici des extraits du discours de l’élu parlant au nom du Parti communiste, dans la séance du 20 mars 1925*, aussitôt après Herriot.

P. 1762. « M. Renaud Jean. […] Ce n’est pas la première fois que l’Église catholique condamne en bloc les mesures qui tentent d’arracher la société à son emprise. Ce n’est pas non plus la première fois que l’Église catholique essaye, par le sentiment religieux, de mobiliser les fidèles contre les lois qu’elle attaque aujourd’hui de nouveau. Les inventaires [consécutifs à la loi de 1905*], à une époque relativement récente, en témoignent.
À notre avis, ce document tire son importance, moins de son texte même, que des évènements qui l’accompagnent, ou plutôt des évènements dont il est la conséquence directe. Cette lettre vient, en effet, à une époque où il ne se passe pas un dimanche sans que, sur un point quelconque du territoire, se produisent des manifestations qui réunissent parfois des effectifs sans précédent. […] Des foules énormes formées en majorité de travailleurs, ouvriers et paysans – car ce serait vouloir d’une étrange manière fermer les yeux à la réalité que de vous imaginer qu’il n’y a, dans ces manifestations, que des hobereaux fossilisés, de vieilles filles dévotes et des curés – des milliers de travailleurs, en Normandie, dans le Maine, en Bretagne, en Vendée, en Anjou, sont prêts à suivre les ordres qu’il plaira à la réaction de leur lancer. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Dans certaines régions de l’Est, il en est de même. Dans la plupart des villes de France, les manifestations se succèdent et, presque partout, elles éveillent des échos dans l’âme populaire. Voilà qui nous parait infiniment plus grave que le grotesque manifeste dont s’est émue la majorité gouvernementale. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) […]
Pourquoi ces préparatifs de combats ? et je donne à cette expression "préparatifs de combats" son sens plein, car vous savez bien que c’est le combat armé qu’on prépare par ces manifestations. Serait-ce comme le prétendent les partis de droite, pour défendre la religion menacée ? Je voudrais bien savoir sur quel point du territoire la religion est menacée en ce moment ; je voudrais savoir dans quelle contrée de la France l’homme ou la femme qui garde en son cœur la foi religieuse éprouve une difficulté à aller s’agenouiller devant les autels. […] Le Gouvernement du Cartel, il y a quelques mois – et, pour ce geste, le christianisme des banquiers était parfaitement d’accord avec la République des banquiers – le Gouvernement du cartel, il y a quelques mois a envoyé sa police contre une école fondée par le parti communiste dans un immeuble qui ne relève en rien de l’État ; et je n’ai pas entendu dire qu’à la même époque la police du cartel ait envahi les séminaires. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche communiste.)
[…] Non pas que nous soyons neutres vis-à-vis des religions : nous les combattons comme nous combattons les idées que nous croyons fausses et mauvaises. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Mais nous respectons entièrement les hommes qui portent en eux une foi sincère et nous voulons pour eux la liberté absolue.
Ce n’est donc pas pour défendre la liberté des cultes, que personne n’attaque, que MM. de Castelnau, Taittinger, les évêques, les prêtres, de nombreux hommes politiques vont chaque dimanche prodiguer des appels aux armes à travers le pays. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) […] M. de Castelnau […] prépare la guerre des riches contre les pauvres. Et comme on sait que les riches ne sont qu’une minorité infime, on essaye de vaincre les pauvres par les pauvres. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) » (F. prov. d.c.)
C’est de l’avilissement de certains « pauvres ».

Suite immédiate.
« Or, messieurs, il n’est pas aussi commode de pousser les foules à la guerre civile que de lancer des armées dans la guerre étrangère. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) […] Pour cette besogne de préparation fasciste à laquelle se livrent de Castelnau, Taittinger, les évêques, le grand capital […] dans certaines régions de la France et, en particulier, dans les régions de l’Ouest, le sentiment religieux tient lieu de fascicule de mobilisation. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.)
Et malgré vos dissentiments passagers, malgré les scènes ridicules auxquelles nous avons assisté, il y a quelques instants, je dois le dire nettement, parce que c’est ma pensée profonde, vous collaborez, vous (la gauche et l’extrême gauche) et vous (le centre et la droite) dans cette préparation du fascisme. […] nous pensons qu’à l’heure présente, malgré tout ce qui vous divise en apparence, vous êtes des collaborateurs. (Applaudissements sur les mêmes bancs. - Exclamations à gauche et à l’extrême gauche.) Observez bien, messieurs les membres du cartel, que ce ne sont pas vos intentions que j’incrimine. […] à certains moments de l’histoire, ce ne sont pas les intentions qui comptent ; ce sont les actes, ou mieux les résultats des actes. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.)
Ce levier religieux, dont la réaction fasciste se sert pour mobiliser, à l’heure présente, le mécontentement, ce levier, comme tous ceux qu’elle pourrait employer pour le même objet, jouerait, si j’ose dire, à vide, si les masses n’étaient pas prêtes psychologiquement à l’action à laquelle on les destine.
Or, vous, cartel des gauches, par cette faillite (Exclamations à gauche et à l’extrême gauche.) par les désillusions que cette faillite commence à provoquer, vous préparez les masses à accepter la réaction. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste. - Interruptions à l’extrême gauche.) […] l’agitation religieuse n’est qu’une expression du fascisme. (Interruptions à gauche et à l’extrême gauche.) […] Les travailleurs constatent que, sous le cartel des gauches comme sous le bloc national, ce sont les grandes compagnies qui commandent et les gouvernements qui obéissent. (Exclamations à gauche et à l’extrême gauche. - Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) […] Vous tuez chaque jour un peu plus en eux la foi démocratique. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Ils se rendent compte que leur victoire de mai [1924*] aboutit au néant. Des promesses jamais tenues, des menaces contre la réaction et contre le fascisme jamais réalisées… (Applaudissements sur les mêmes bancs. - Interruptions à l’extrême gauche.) Si, dans les premiers temps de votre gouvernement, vous aviez réalisé de pareilles réformes, vous auriez pu ensuite, en toute tranquillité, retourner à la vieille marotte radicale des relations avec le Vatican. MM. Taittinger, le général de Castelnau, l’abbé Bergey, Millerand auraient en vain prêché la croisade. […] Vous avez fait exactement le contraire. Comme réalisation, rien. […] Dans la situation où le pays se trouve, parmi tant de réformes qu’il attend de vous, faire passer en première ligne la question de l’ambassade au Vatican et, pour le reste, ne laisser aux travailleurs que la cendre des désillusions, c’était commettre la pire des folies, c’était, consciemment ou inconsciemment, faire le jeu de la réaction la plus brutale, le fascisme. […] Par votre faillite, par les désillusions qu’elle entraine, vous semez le découragement. Où iront ensuite ces travailleurs déçus ? Vers le parti communiste […] ou sombreront-ils dans le scepticisme politique ? Ou même se jetteront-ils dans les bras des sauveurs de la droite ? […]
Nous faisons confiance à l’intelligence des travailleurs. […] Nous leur disons : […] il n’y a pas de guerre religieuse en France et si les bourgeoisies de gauche et de droite réussissaient à en déclencher une, cette guerre ne serait pas la vôtre. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche communiste.) Le cléricalisme, vous le connaissez. Depuis qu’est révolue la période du christianisme primitif, l’Église catholique n’a jamais été que l’alliée des puissants contre les petits et les exploités. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Quant à l’anticléricalisme, il n’a jamais été pour les partis de gauche qu’un moyen de détourner l’attention des ouvriers et des paysans à la seule question qui comptât pour eux, la question sociale. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) »
Il y a un avilissement puisque les ouvriers et les paysans sont réduits à n’être préoccupés que par l’argent.

Suite immédiate.
« Nous disons aux travailleurs : les manifestations auxquelles vous convie le fascisme naissant sont dirigées, en réalité, contre vous-mêmes. […] Il s’agit […] de consolider, d’intensifier l’exploitation qui pèse sur vous. Nous disons aux travailleurs : pour vous défendre contre le fascisme, ne comptez pas sur les hommes que vous avez envoyés au pouvoir en mai 1924 ; ces hommes ne feront rien. Ils ne peuvent ni ne veulent rien faire. Comptez uniquement sur vous-mêmes. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Nous leur disons : On crie aux armes. Armez-vous ! Armez-vous contre la réaction, armez-vous contre le fascisme, contre M. de Castelnau et ses bandes. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) […] préparez-vous intellectuellement, moralement et matériellement à la résistance. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) Cette préparation comporte en premier lieu la reconstruction de l’unité ouvrière dans le domaine économique. (Interruptions à l’extrême gauche.) […] Ce n’est pas contre M. Herriot que M. de Castelnau prépare ses cohortes, c’est contre vous. Et vous seuls êtes capables de vaincre M. de Castelnau, M. Millerand, les évêques, le grand capital, le fascisme français. (Applaudissements à l’extrême gauche communiste.) » (F.d.c.)
Dans le fond, le Parti communiste ne voulait pas lutter contre les tyrannies religieuses, les acceptaient, s’en faisait complice.


IV - POSITION D’UN ÉLU CARACTÉRISTIQUE DE LA DROITE D’HERRIOT

Voici des extraits du discours d’un élu caractéristique de la droite, et qui parla peu après Jean Renaud.
P. 1766. « M. Paul Simon. Messieurs, je n’ai pas l’intention de répondre aux imputations blessantes que M. le président du conseil a adressées au catholicisme, essayant une fois de plus de le mettre en opposition avec le christianisme primitif. L’Église est restée de nos jours, comme à travers l’histoire, la grande source de vie morale et de progrès social. (Très bien ! très bien ! au centre et à droite.) Elle continue à enseigner la justice et à prêcher la fraternité. Ce n’est pas dans l’Église que se trouvent les marchands que le Christ chassait du temple. (Applaudissements au centre et sur divers bancs à droite.)
Cela dit, je voudrais simplement, en quelques paroles très brèves, préciser la position que nous prenons, mes amis et moi, dans ce débat.
[…] nous pensons que la concorde nationale est plus nécessaire que jamais. (Très bien ! très bien ! au centre et à droite.) Mais, la condition même de cette concorde, c’est que nous réalisions dans notre pays la paix religieuse. (Très bien ! très bien ! sur les mêmes bancs.) Voilà le but vers lequel nous devons tendre, les uns et les autres, quelles que soient nos convictions religieuses ou nos opinions politiques, quelles que soient nos préoccupations de parti. (Très bien ! très bien ! au centre et à droite.) » (F. prov. d.c.)
L’orateur voudrait que la tyrannie papiste incomplète existante ne soit pas combattue et qu’elle puisse se développer sans opposition. Ainsi serait la « paix religieuse » mortelle sous l’oppression, ladite « concorde ». C’est seulement du christianisme.

Suite immédiate.
« Qu’on le veuille ou non, la question religieuse se pose en France, elle n’est pas résolue. […]
Les masses catholiques de ce pays, qui, depuis plusieurs mois, dans des manifestations imposantes par leur nombre et par leur calme, viennent présenter leurs revendications, démontrent ainsi de la façon la plus éclatante qu’elles ne trouvent pas dans la législation et surtout dans la politique du Gouvernement actuel, qui déclare cette législation intangible et veut l’appliquer intégralement, la garantie du respect dû à leurs croyances. (Très bien ! très bien ! au centre et à droite.) » (F. prov. d.c.)
Comprendre : « respect dû à leurs croyances » placées en position de domination, respect des éléments de leur tyrannie, soumission.

Suite immédiate.
« Qu’est-ce qui inquiète les catholiques ? Quels sont leurs intentions et leur but ? Veulent-ils, ainsi qu’on l’a affirmé tout à l’heure à cette tribune, combattre la République ? Veulent-ils s’organiser et mener un assaut contre les institutions républicaines ?
Je réponds avec force : non. (Applaudissements au centre et sur divers bancs à droite.) Et cela pour deux raisons.
Tout d’abord, pour une raison de fait, parce que la grande majorité des catholiques français sont des républicains. (Applaudissements sur les mêmes bancs.) Ce ne sont pas seulement des républicains résignés, ce sont des républicains de cœur et de raison, et qui seraient prêts à s’unir à tous les républicains pour défendre nos institutions si, un jour, elles étaient menacées. (Applaudissements au centre et sur divers bancs à droite. - Interruptions à l’extrême gauche.)
Selon l’orateur, comprendre que « la grande majorité » des papistes sont partisans du système des élections, etc. c’est-à-dire du plan de bataille de Léon XIII présenté en 1892*.

Suite immédiate.
« Mais il n’y a pas seulement une raison de fait, il y a aussi une raison de principe qui interdit aux catholiques d’organiser je ne sais quel complot contre la République, c’est que la doctrine traditionnelle de l’Église leur fait un devoir de respecter le pouvoir établi et ses institutions.
Léon XIII le proclamait encore dans sa lettre du 16 février 1892. […] Après avoir rappelé que dans l’ordre spéculatif les catholiques, comme tout citoyen, ont pleine liberté de préférer une forme de gouvernement à l’autre, le grand pape affirme le principe que tous les individus sont tenus d’accepter les gouvernements établis "et de ne rien tenter pour les renverser ou pour en changer la forme". […] Et, faisant application de ce principe au Gouvernement actuel de la France, Léon XIII ajoutait "qu’une telle attitude était la plus sure et la plus salutaire ligne de conduite pour tous les Français dans leurs relations avec la République." Voilà le langage de l’Église. Je crois, après la lecture de ces textes, pouvoir affirmer que ce serait une erreur de présenter l’action des catholiques comme dirigée contre la République. » (F. prov. d.c.)
Cette action était dirigée contre la République française, au profit de la corruption papiste du mot République afin d’instaurer la tyrannie papiste complète en France avec le clergé papiste comme pouvoir public, le pape trônant.

Suite immédiate.
« Erreur aussi de dire, comme l’a dit tout à l’heure M. le président du conseil, que l’Église veut imposer sa domination sur l’État. Là encore, le grand pape Léon XIII a répondu par avance en affirmant, en termes éclatants, la doctrine immuable de l’Église. Dans la même encyclique, le pape Léon XIII déclarait, en effet : "Il nous faut signaler une calomnie astucieusement répandue, pour accréditer contre les catholiques et contre le Saint-Siège lui-même, des imputations odieuses. On prétend que l’entente et la vigueur d’action inculquées aux catholiques pour la défense de leur foi ont, comme secret mobile, bien moins la sauvegarde des intérêts religieux que l’ambition de ménager à l’Église une domination politique sur l’État. Vraiment c’est vouloir ressusciter une calomnie bien ancienne, puisque son invention appartient aux premiers ennemis du christianisme." » (F. prov. d.c.)
L’Église papiste veut être au pouvoir, veut conquérir l’État-pouvoir public, et c’est ce qu’elle annonce. C’est ainsi que des éléments d’elle-même sont placés dans la vie publique, par exemple les cruciberks placés dans les lieux publics. Si cette Église arrivait à la conquête complète, son clergé serait cet État et dominerait sur les papistes non membres du clergé, dont les chefs qui existeraient seraient des administrateurs soumis au clergé. Ce clergé reconnait l’existence de ces chefs papistes qui existeraient. Si le mot « Église » du pape désigne seulement le clergé papiste, comprendre semblablement.

Suite immédiate.
« Donc, j’ai le droit de dire que les catholiques en s’organisant ne veulent ni combattre la République, ni imposer la domination de l’Église sur l’État. (Applaudissements au centre et sur divers bancs à droite.) » (F. prov. d.c.)
Les deux affirmations sont contraires à la réalité.

Suite immédiate.
« Alors, que veulent-ils et de quoi se plaignent-ils ?
Ils veulent s’unir, comme un seul homme, pour combattre, par tous les moyens légaux et honnêtes, les abus progressifs de la législation qui est véritablement contre eux une législation d’exception. (Applaudissements au centre et à droite.) En effet, je ne crains pas d’affirmer qu’on a fait aux catholiques une situation qui les exclut du droit commun. (Protestations à gauche et à l’extrême gauche.) […] » (F. prov. d.c.)
C’est la présence d’éléments d’Église papiste dans la vie publique qui est contraire au droit commun. Si les papistes voulaient vraiment le droit commun, ils s’occuperaient de supprimer ces éléments, de les sortir de la vie publique. En tout cas, c’est pour s’approcher de cette situation de droit commun que les opposants aux privilèges de domination s’occupaient (un peu) de supprimer quelques-uns de ces éléments. Par ailleurs, à propos des moines, ils se mettent hors du droit commun en renonçant à l’exercice de droits individuels et en se groupant dans des organismes ayant des règles spéciales, notamment à propos de l’accumulation des biens matériels. Face à cette situation hors droit commun qu’ils créent, des règles spéciales sont établies par l’État et c’est légitime.

Suite immédiate.
« Ce que nous vous demandons aujourd’hui, contrairement au discours de M. Cazals, c’est de reconnaitre qu’il n’y a pas de loi intangible. (Très bien ! très bien ! au centre et à droite.) Si vous voulez la paix religieuse, acceptez d’envisager la révision des lois qui excluent toute une catégorie de Français du droit commun et qui blessent leur conscience. (Applaudissements au centre et à droite.)
Maintenez les conversations avec Rome, c’est-à-dire l’ambassade auprès du Vatican. Nous sommes convaincus que, demain comme hier, cette ambassade serait le meilleur instrument de la paix religieuse. (Applaudissements au centre et à droite.)
Nous vous demandons aussi d’abandonner cette philosophie politique qui tend à exclure des catholiques de la République et à confondre le régime républicain avec la libre pensée. » (F. prov. d.c.)
La recherche de liberté et d’égalité en droits n’exclue personne… sauf les personnes qui veulent que leurs croyances, leur religion, soit placée dans la vie publique, et soit ainsi imposée à tous, avec leurs conséquences. Le « droit commun » s’obtient pour les papistes par l’évacuation complète de leur religion de la vie publique. Par ailleurs, il est certain que, pour obtenir « la paix religieuse » papiste, qui est le résultat d’une forte tyrannie par l’Église papiste, il faut que cette tyrannie existe.

Suite immédiate.
« Le rôle de l’État n’est pas de faire de la philosophie, mais de la politique. […] (Applaudissements au centre et à droite.) » (F. prov. d.c.)
Premièrement, il y a la distinction papiste avilissante de ce qui serait « politique ». Deuxièmement, c’est parce que l’État n’a pas à « faire de la » religion, n’a pas à imposer une croyance spéciale à tous, qu’il doit cesser d’étatiser l’Église papiste. (Cette étatisation commence par la considération qu’elle est bonne.)

Suite.
« […] Cessez donc d’imposer le laïcisme comme un dogme qui fait de l’irréligion une sorte de religion d’État. Nous disons enfin que l’État républicain doit assurer la liberté et l’égalité en droits de tous les citoyens, » (F. prov. d.c.)
L’orateur reprend des mots de ses ennemis, car il en fut conquis mais, pour assurer la liberté et l’égalité en droits, il faut supprimer tout élément religieux dans la vie publique et s’opposer aux tentatives d’envahissement.

Suite immédiate.
« mais qu’il doit aussi respecter la source de vie morale et religieuse où tant d’hommes puisent l’énergie de se mieux dévouer à l’intérêt général. […] (Vifs applaudissements au centre et à droite - L’orateur, en regagnant son banc, reçoit les félicitations de ses amis.) » (F.d.c.)
L’orateur parle de « l’intérêt général » des papistes, de l’Église papiste. Cette « source » est le pape, c’est en lui que les papistes trouveraient de l’énergie.


L’orateur voudrait que la tyrannie papiste incomplète qui existait ne soit pas combattue, et qu’elle puisse se développer sans opposition, notamment en supprimant des lois républicaines qui avaient réduit ou supprimé des éléments de tyrannie.
Le combat papiste est mené selon le plan de bataille de Léon XIII du 16 mai 1892 A.L.P.J.C. mais en y ajoutant les principes de « droit commun », de liberté et l’égalité en droits.

 

CHAPITRE 6
LE 10 AVRIL 1925*, LA DÉFAITE DE LA DYNAMIQUE RÉPUBLICAINE, SANS SUPPRESSION DU RÉGIME DE RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, ET LA VICTOIRE DE LA DYNAMIQUE PAPISTE

 

I - INTRODUCTION

Voici le dernier chapitre à propos de 1925 A.L.P.J.C., celui qui contient l’indication d’un évènement très important de l’histoire de France, celui de la défaite de la dynamique républicaine (mais sans suppression du régime de République française), et de la victoire de la dynamique cléricale. Ce fait a encore des conséquences actuellement, conséquences nuisibles, car, à l’époque de rédaction du présent dossier, la France ne s’est pas encore relevée de cette chute.


II - EFFETS CLÉRICAUX DE LA DÉCLARATION ÉPISCOPALE JUSQU’AU RENVERSEMENT DU CARTEL DES GAUCHES LE 10 AVRIL 1925*

Les cardinaux et archevêques avaient appelé les « personnalités les plus considérables de la banque, de l’industrie et du commerce » à intervenir auprès des parlementaires et des ministres. Le monde de la finance ne se le fit pas dire deux fois, lui qui est pour l’instant très majoritairement lié aux forces de la droite politique, c’est-à-dire aux cléricaux notoires, et qui n’était déjà pas favorable à Herriot à cause de son soutien par les socialistes. Les banquiers cessèrent leurs concours à l’État, etc. À la p. 314 de son livre titré Le Cartel des Gauche et la crise présidentielle, édité en 1974* à Paris par Jean-Dullis éditeur, Michel Soulié écrivit que « l’État doit faire face, en mars et au début d’avril [1925*], à des remboursements massifs [de Bons du Trésor] qui épuisent ses maigres réserves ». (F.d.c.) C’était surement l’opération papiste qui avait été annoncée par les prélats.

En conséquence, le Gouvernement Herriot fut renversé par cette alliance notoire des papistes en tant que tels, et du monde de la finance en tant que tel.
En pratique, il y eut un vote défavorable du Sénat le 10 avril 1925 A.L.P.J.C., en conséquence duquel le Gouvernement démissionna le soir du même jour.


III - AUTRES INFORMATIONS À PROPOS D’HERRIOT

Trois semaines plus tard, Herriot aurait déclaré ceci. « J’ai appris à connaitre la puissance de l’Église. Je n’aurais jamais cru les cléricaux aussi perfides. Je me suis trompé ; le cléricalisme est un danger terrible pour la République et pour la France. » (F.d.c.) (Journal Le Progrès du 3 mai 1925*, cité par Michel Soulié à la p. 243 de son livre La vie politique d’Édouard Herriot, édité en 1962* à Paris par la librairie Armand Colin.) (En plus des deux livres cités pour cette affaire, voir aussi Histoire du parti radical, Serge Bernstein, L’Âge d’Or, 1980*.) Il est certain qu’Herriot s’illusionnait encore en considérant que « le cléricalisme » papiste n’était pas la vraie Église papiste de son imagination.

Quoi qu’il en soit, si Herriot avait compris plus tôt le peu ce qu’il comprit, s’il ne s’était pas laissé aveugler par des calculs hasardeux, il n’aurait peut-être pas accepté la plus petite compromission avec les papistes militants afin de ne pas glisser vers un envahissement général par ceux-ci (relativement à la situation globale). Ce n’est pas certain car, par la suite, il ne modifia pas vraiment ses positions. D’ailleurs jusqu’à la fin de sa vie il se référa à la doctrine chrétienne des deux domaines, temporel et spirituel, comme si elle appartenait à la vie publique française (car il employait ces noms avec un contenu non-papiste, au moins souvent), sans s’apercevoir que chacun des emplois de ces noms pour prendre des décisions introduisait à nouveau l’influence papiste dans la vie publique française. De même, il employa les mots « forces spirituelles » selon une conception religieuse. En outre, il semble n’avoir pas pensé à la lutte complète réelle contre la tyrannie papiste qui est impliquée par le mot laïcité ou l’expression liberté de conscience et d’autres, probablement parce qu’il était tellement habitué à cette domination qu’il ne la percevait pas entièrement.

Il l’acceptait d’ailleurs aussi car il était papiste, même s’il était parfois hostile à la domination de son Église : et c’est aussi probablement la mentalité papiste profonde plus ou moins inconsciente qu’avait Herriot qui l’empêcha au dernier moment d’agir contre son Église.

Herriot s’activa aussi lors de la création de la première institution internationale publique européiste, qui devint le Conseil de l’Europe, qui a notamment pour but (annoncé très hypocritement) de conserver et d’accroitre la domination papiste. (Il fut le président des premières réunions préparatoires qui existèrent à Paris à la fin de 1948 A.L.P.J.C., celles du « comité d’études pour l’union européenne ».)

Édouard Herriot mourut en 1957 A.L.P.J.C. Il eut un enterrement religieux papiste mené par un cardinal (celui qui, en plus, fut le meneur sacerdotal du fascisme pétainiste).
De proches compagnons politiques protestèrent contre ce caractère religieux en prétendant qu’il n’en voulait pas. Il y eut de la polémique.
Voici comment l’affaire fut racontée dans le journal La Croix du 30 mars 1957*.
« […] nous tenons à reproduire ici l’article suivant publié vendredi par l’Écho-Liberté de Lyon :
"[…] Le communiqué de l’archevêque concernant la cérémonie religieuse de l’hôpital Sainte-Eugénie ayant provoqué divers remous dans certains milieux, nous avons tenu à avoir de la bouche même de S. Em. le cardinal Gerlier, confirmation des termes de ce texte concernant le désir exprimé par le président Herriot. Voici la déclaration que nous avons recueilli à l’hôpital Sainte-Eugénie, à l’issue du service : ‘Ayant appris l’aggravation de l’état du président Herriot, je suis revenu précipitamment de Cannes, dimanche soir. Aussitôt, j’ai téléphoné à l’hôpital Sainte-Eugénie et l’on m’a fixé sur les progrès alarmants de la maladie. Lundi, en fin de matinée, je me suis rendu au chevet du président Herriot, m’autorisant des relations courtoises que nous entretenions depuis vingt ans. Je l’ai trouvé en parfait état de lucidité. À une question posée en présence de Mme Herriot, et dans ces termes précis : Acceptez-vous des funérailles religieuses ? le président a répondu nettement oui. La conversation s’est alors engagée dans un domaine étranger à ce propos. Un instant plus tard, j’ai cru prudent de réitérer ma question : Acceptez-vous des funérailles religieuses [?] La réponse a été aussi catégorique que la première fois : Oui. J’ajoute qu’il a montré des dispositions semblables sur d’autres questions que vous me permettrez de ne pas préciser ici, mais que je n’aurais pas pu, sans doute, lui poser le mardi matin, étant donné son état.’"
Nous pouvons ajouter que le mourant baisa plusieurs fois le Crucifix que lui présentait la religieuse [la moinesse] qui l’assistait, en lui disant : "Ma sœur, aidez-moi à bien mourir." » (F.d.c.)
Page 7 du même journal, il y a la reproduction d’un article publié dans le journal Le Figaro du 29 mars. Dedans, il y a ceci. « Interrogé par le Figaro à l’issue de la messe à l’hôpital Sainte-Eugénie, […] le cardinal Gerlier a affirmé : "Si les obsèques civiles étaient suivies d’une incinération, j’élèverais une vive protestation car il s’agirait d’un sacrilège. » (F.d.c.) (Depuis, la papauté accepta l’incinération, à quelques conditions, puisqu’elle était demandée par des papistes. Il n’y a donc plus de « sacrilège » qui, visiblement, concernait donc le pape.)

Si Herriot n’avait pas voulu de funérailles papistes, il se serait occupé de se protéger des manœuvres de sa femme ou d’autres individus, en se confiant à un proche qui aurait veillé au respect de sa volonté. On pourrait supposer un instant qu’il réclama cela, mais que sa femme ni personne d’autres ne répondit, et qu’il fut prisonnier de cléricaux. La supposition est inutile car la fin religieuse correspond à ce qu’était Herriot : un endoctriné par le papisme, qui ne réussît jamais à se libérer de cette chaine, non seulement dans sa mentalité profonde qui était complètement aliénée, mais aussi dans une grande partie de sa conscience. Au moment où il aurait pu agir pour se libérer de son oppression religieuse intériorisée, ce qui aurait correspondu à une (petite) action libératrice dans la société française (pour laquelle il avait été élu), il préféra la soumission et la trahison. En existant ainsi, il développa sa nature, son essence, (même si elle était superficielle, niveau auquel il se plaça).
En plus du cas personnel, l’Église papiste avait intérêt à montrer que son ennemi de 1924*-1925* était un de ses adeptes. Ça lui permettait de tenter de faire croire que le conflit se passait à l’intérieur d’elle-même, et qu’elle était donc présente, dominante, même dans le camp opposé. C’était vrai pour une partie des membres de celui-ci, pas pour la totalité, et surtout pas pour l’idéologie ayant produit ce camp.
Édouard Herriot fait penser à Aristide Briand de 1905*, la trahison notoire en plus.


IV - SIGNIFICATION IMPORTANTE DU FAIT DE 1925*

La dynamique républicaine avait produit les éléments anticléricaux de la loi du 9 décembre 1905* et avait produit les effets y correspondant.
Peu avant le vote de cette loi, une dynamique cléricale avait recommencé d’exister et avait produit des éléments cléricaux de cette loi et les effets leur correspondant, puis elle avait continué d’exister ensuite, alors que la dynamique républicaine s’amenuisait de plus en plus.
Ce qui en restait en 1925*, très réduit et très amolli, ne pouvait que finir par cesser tôt ou tard, et il cessa par le renversement du Cartel des Gauches. La nation française n’était pas encore mure pour la liberté et l’égalité en droits, pour la République française, pour les droits de l’Homme selon 1789*. Elle continuait d’être très aliénée au papisme.

Ce renversement correspondit à une défaite de la dynamique républicaine. Ce fut donc aussi une chute de la conscience collective française, un développement de l’obscurité.
Ce renversement correspondit à une victoire de l’Église papiste en France, une victoire des papistes notoires, une victoire de la dynamique cléricale, papiste et d’autres, une victoire de l’égoïsme d’adeptes religieux voulant imposer à tous leurs croyances et les conséquences de celles-ci. Ce fut une victoire de l’obscurité.

Cette victoire du cléricalisme fut incomplète à cause des éléments contraires. La nation française resta principalement dans la lignée de la Révolution française, de la République française. Un cadre républicain continua d’exister, notamment avec les « lois laïques » qui ne furent pas supprimées, même si de l’application fut réduite lorsque c’était possible. C’est pourquoi cette défaite de 1925* ne fut pas celle de la République française, mais seulement celle de la dynamique républicaine. Cela dit, par la brèche ouverte, la tyrannie papiste du vingtième siècle P.T.C. n’avait plus qu’à se développer et elle le fit.
C’est l’Église papiste qui se développa largement. Elle menait la Contre-Révolution, et elle entraina avec elle tous les éléments de celles-ci, notamment ceux qui se disaient royalistes ou fascistes.

La victoire partielle des cléricaux, principalement des papistes notoires, fut obtenue avec les pouvoirs financiers dont l’action matérielle fut la cause immédiate du renversement du Cartel des Gauches. Ces pouvoirs se retrouvèrent donc aussi en position favorable. Ils purent se développer, notamment car ils avaient fait sentir leur puissance, qui resta comme une menace sur les Gouvernements. Une nouvelle phase de règne de l’argent arrogant commença.


V - INFORMATIONS À PROPOS DES TROIS DÉPARTEMENTS DE L’EST DE LA FRANCE MÉTROPOLITAINE

Le régime napoléonien fut conservé dans les trois départements de l’est de la France métropolitaine qui avaient été récupérés à la fin de la Première guerre mondiale. En pratique et de plus en plus, seuls les avantages pour les cléricaux furent conservés.
En plus, l’enclave cléricale des trois départements de l’est permit des confusions propices à l’envahissement du reste de la France. C’est le cas à propos de la relation avec la papauté. C’est le cas à propos de conséquences créées : par exemple la création d’un « droit de regard » à propos de la nomination des évêques partout en France, accordé par la papauté au Gouvernement. Il y a aussi la situation de « chanoine » que les Présidents de la République Mitterrand et Chirac acceptèrent pour eux-mêmes. La situation pour leurs successeurs n’est pas connue ici.

L’enclave cléricale de l’est de la France métropolitaine a un grand intérêt. Elle montre que la décadence de l’Église papiste qui existe en profondeur en France n’est pas due aux aspects anticléricaux de la loi de 1905* puisque, même dans ces trois départements ou les prêtres sont payés par l’État, du catéchisme enseigné dans les écoles publiques, etc., le clergé papiste est en voie de disparition, des « paroisses » papistes doivent être alors regroupées, etc.

L’existence du régime clérical des trois départements, comme celui qui existe dans des régions françaises d’outre-mer, n’est pas en contradiction avec le principe de la République une et indivisible puisqu’il résulte de la volonté moyenne de la nation française, de sa souveraineté qui, elle, est une et indivisible, par nature. Cette nation est en pleine contradiction, incohérence, marasme, faiblesse, trahison de soi, dans l’inconscience et l’illusion de la drogue hypnotique cléricale.


VI - AUTRES INFORMATIONS À PROPOS DE L’AFFAIRE

En mai 1925* existèrent des élections municipales. Elles furent un succès pour la gauche... mais il ne pouvait pas renverser les trahisons gouvernementale et parlementaire qui rendirent possible la victoire de l’alliance papistofinancière. L’influence de la droite se diffusait dans la gauche. La gauche glissait vers l’idéologie de la droite.

Au Congrès des Catholiques tenu en juin 1925*, un évêque formula très simplement l’enjeu du moment, le même que depuis 1789* et même avant : « Il y a longtemps que ceux qui réfléchissent ont prévu qu’un jour viendrait où tous les partis neutres, débordés, effondrés, il n’y aurait plus en présence que l’Église et la Révolution. » (F.d.c.) En juin 1925*, la lignée de la Révolution avait perdu son dynamisme.

Le 11 décembre 1925 A.L.P.J.C., le pape Pie XI prétendument infaillible publia l’encyclique « Quas primas » dans laquelle fut rappelée l’ambition de l’Église papiste. « C’est à Notre tour [...] d’apporter un remède efficace à la peste qui a infecté la société humaine. Nous le faisons en prescrivant à l’univers catholique le culte du Christ-Roi. La peste de notre époque, c’est le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles. [...] L’Église est le Royaume du Christ sur la terre, destiné à s’étendre à tous les hommes et à toutes les terres ; l’Église doit diriger les peuples. Les Gouvernants comme les particuliers ont l’obligation de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois, [...]. » (F.d.c.) (Cette encyclique est davantage citée dans un autre dossier.) Ce texte est toujours en vigueur dans l’Église papiste. Il est celui qui institua la fête annuelle du « Christ-Roi », fête que l’Église papiste plaça dans le calendrier commun français à cause de l’autorisation donnée par l’État français, par la nation française. Le but de cette fête est donc approuvé par celle-ci.

Les papistes désobéissants restés royalistes après l’ordre de Léon XIII en 1892* profitèrent de la défaite de la dynamique républicaine à laquelle ils avaient contribué mais, nuisant au plan de bataille de la papauté, leur organisme nommé Action Française fut condamné par le pape en 1926*. Ils n’avaient pas tort de présenter la République française comme une adversaire irréconciliable du papisme.

Par un historien papiste, la période « 1914-1930 » reçut le nom suivant : « Succès partiel de la quatrième tentative de conciliation entre l’Église et la société issue de la Révolution ». Une réconciliation n’est pas concernée, ce qui est éternellement impossible. Ladite « conciliation » désigne la défaite de la dynamique républicaine, et la victoire de la dynamique papiste. Cet historien est Adrien Dansette, académicien, et son livre est titré Histoire religieuse de la France contemporaine, publié par Flammarion, la première fois en 1948*. Ce fut donc après la fin de la Deuxième guerre mondiale, époque où régnait une domination cléricale notamment consécutive à la défaite de 1925* et qui permit l’interprétation papiste de Dansette. La période qui exista depuis la fin de cette guerre et au moins jusquà la date de publication du présent texte, cet auteur laurait probablement appelée : Succès de la cinquième tentative de conciliation entre l’Église et la société issue de la Révolution. L’Église papiste, comme une araignée prédatrice, arriva à ligoter sa proie, à lembobiner, en la maintenant vivante, prête à la dévorer dès quelle le pourra. Elle dut sassocier à une autre araignée prédatrice, la mahométane, avec laquelle elle devrait partager la proie. Mais la fin de lhistoire nest pas encore arrivée. La nation française, endormie sous le charme soporifique de la première prédatrice, supportant mal la deuxième, finira par se réveiller, par détruire les deux nocives et délivrer la République française.

Voici un développement à propos d’une statue.
La loi du 24 juillet 1873 A.L.P.J.C. votée au début de l’Ordre moral (papiste) valut reniement de la Révolution française et consécration de la France au « Sacré-Cœur » du P.J.C., ce qui fut exprimé notamment par la décision de construire une basilique du « Sacré-Cœur » à Paris, sur la Butte Montmartre.
Pendant cette construction de la basilique et la monumentalisation progressive des deux principes de la loi, le Conseil municipal de Paris était majoritairement républicain (selon la notion de République française, pas selon ladite république à la mode vaticane qui est une impitoyable tyrannie). Ce Conseil était donc opposé à cette construction (comme à ses significations). Pour des motifs présentés dans le dossier relatif à l’aspect de reniement de la Révolution française de cette loi de 1873*, la majorité des membres de l’Assemblée nationale d’alors, opposée à cette construction, ne voulut pas voter l’abrogation de la loi contestée, la cessation de la construction. (D’ailleurs, en plus, il aurait fallu ensuite affronter le Sénat organisé de manière à privilégier les forces anti-évolutives). Pour exprimer son opposition de manière publique et permanente, ce Conseil municipal décida d’ériger une statue de la liberté devant le bâtiment. Finalement, en 1905*, reflet de la situation française d’alors (dans laquelle le principe de séparation des Églises et de l’État était admis avec quelques conséquences mais tout en conservant une grande tyrannie papiste), c’est la liberté enchainée qui fut présentée. Elle le fut sous les traits du chevalier de la Barre (Jean-François Lefebvre de la Barre).
Le chevalier de la Barre fut supplicié en 1766 A.L.P.J.C. par les papistes pour plusieurs causes. Lune était de navoir pas ôté son chapeau et de ne sêtre pas agenouillé devant une hostie-folie portée dans une procession qui passait dans la rue, cest-à-dire davoir refusé dhonorer ce qui était objectivement une rondelle de pain mais qui était considérée par les papistes comme ayant été transformée en du dieu par une pratique magique. Une autre cause était davoir prononcé des « blasphèmes abominables et exécrables » contre « Dieu », lhostie-folie (considérée comme « dieu de pâte »), « la sainte Vierge » et dautres choses . Une autre cause était davoir chanté deux chansons du même genre. Une autre cause était dêtre possesseur de livres de Philosophes, dont le Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire et un livre de Bayle, et de leur avoir exprimé du respect. Dautres causes étaient des actes considérés comme blasphématoires, des moqueries, et d'avoir donné des coups de canne à un cruciberk placé sur un pont. L’un des compagnons de La Barre fut condamné à avoir la langue arrachée, une main coupée devant une église et à être brulé vif. Cette sanction ne put pas être appliquée puisque le condamné s’était enfui. Pour la population progressivement gagnée par l’influence des Philosophes, la sanction prévue pour les actions reprochées sembla trop sévère, sembla d’un autre âge ancien. Ça influença les juges du chevalier de la Barre qui reçut donc une sanction plus douce : un peu de torture, puis la langue coupée, la tête tranchée à la hache et les morceaux de corps brulés publiquement, avec le Dictionnaire philosophique portatif placé dans le feu. (Ainsi fut exprimé le véritable enjeu de cette affaire : la lutte papiste contre la Philosophie destructrice de la tyrannie religieuse). La relation entre les faits incriminés et la peine sembla encore si disproportionnée que la population en fut scandalisée et le bourreau lui-même la désapprouva. La séance de torture fut limitée à une trituration des genoux (qui provoqua l’évanouissement du chevalier mais qui ne l’empêcha pas de marcher plus tard pour monter sur l’échafaud). Ensuite, le chevalier ne voulut pas présenter sa langue pour le supplice et le bourreau aurait fait seulement semblant de l’entailler (et le chevalier put encore parler). Il eut ensuite la tête tranchée et les deux morceaux de son cadavre furent brulés, avec le livre de Voltaire. La scène se passa à Abbeville, dans la Somme, dans le nord de la France métropolitaine. Le régime tyrannique était de moins en moins supporté par une partie de plus en plus large de la population et l’affaire causa un scandale qui atteignit des pays voisins, et l’ensemble de la situation empêcha de fait la continuation des procès des autres compagnons accusés. Voltaire s’activa à propos de cette affaire. Durant la Révolution française, le chevalier de la Barre fut réhabilité en 1793 A.L.P.J.C. et il l’est encore aujourd’hui. (L’Église papiste nest pas composée seulement de son clergé et, en 1766* en France, elle était dans lÉtat et celui-ci était en elle. Ce fut l’Église papiste qui condamna le chevalier.)
La statue placée devant la basilique représentait le chevalier debout attaché à un poteau, dans un bucher, avec un livre. Elle était donc contraire à la vérité, et était voulue symbolique d’un système plus général du papisme. En ce cas, il n’aurait pas fallu représenter une personne particulière. Le mélange de ces deux genres ne fut pas une bonne idée.
Quoi qu’il en soit, il y eut donc cette statue, posée sur un socle sur lequel était gravé « Au chevalier de la Barre supplicié à l’âge de 19 ans le 1er juillet 1766 pour n’avoir pas salué une procession ».
À l’époque de l’érection de la statue, sous l’impulsion de Georges Clemenceau semble-t-il, le Conseil municipal attribua le nom de ce chevalier à la rue passant derrière la basilique, afin de protester contre celle-ci, et de lui faire honte. Le nom fut seulement « rue de la Barre » mais, n’étant pas assez expressif, il fut remplacé en 1907* par « rue du chevalier de la Barre ». Ce nom fut conservé, au moins jusqu’à la date de rédaction du présent dossier.
En 1927*, lors de la construction du grand escalier qui est devant la basilique cordicole, la statue fut enlevée et placée à l’écart, dans le square Nadar qui est près de la station haute du funiculaire. Ce reniement partiel de l’anticléricalisme libérateur correspondit à la Défaite de la dynamique républicaine de 1925*, en conséquence de la victoire de la dynamique papiste. Ce ne fut pas une victoire complète de l’Église papiste sinon la statue aurait été détruite et pas seulement déplacée.
Plus loin, il est à nouveau parlé de cette statue.


VII - CONCLUSION

De la défaite de 1925*, la France ne s’est pas encore relevée à l’époque de rédaction du présent dossier.
Cela dit, une bataille fut perdue, avec une conséquence pendant une longue période, mais la guerre, qui continue, ne fut pas perdue. La nation française finira par comprendre ce qui exista en 1925*, par comprendre dans quelle situation elle se trouve, en très grande partie à cause du cléricalisme.
Le fait d’en prendre conscience constitue déjà un début de lumière, un début de sortie de l’obscurité, et c’est donc un début du relèvement de la chute de 1925*. Il faut ensuite changer la dynamique, notamment en s’occupant de supprimer les tyrannies religieuses.

 

Mise à jour le Mardi, 27 Septembre 2016 10:27